La ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, est tombée entre les mains des rebelles du M23 mardi 20 novembre. Après une trêve de trois mois, les hostilités ont repris jeudi 15 novembre. Les choses se sont vite accélérées sur le front militaire. Après avoir occupé la ville stratégique de Goma, les rebelles demandent des négociations avec le président Kabila, et élargissent l’assiette de leurs revendications. Retour sur les événements de la dernière semaine.
Mercredi 14 : L’Ouganda ferme le poste frontière de Bunagana, son principal point de passage avec la RDC sur demande des autorités de Kinshasa.
Kinshasa se réjouit, affirmant que cette fermeture «coupe les fonds» du M23.
Jeudi 15: Après une trêve de trois mois, les combats reprennent entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 dans les alentours de Kibumba, à 30 km au Nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
Les FARDC affirment avoir fait plus de 100 morts parmi les rebelles.
Samedi 17 : Les rebelles du M23 occupent et contrôlent la localité de Kibumba.
La société civile du Nord-Kivu affirme que les rebelles ont bénéficié de renforts de l’armée rwandaise, et que les combats ont fait une dizaine de morts.
Les FARDC et la Monusco, engagées avec leurs hélicoptères, protègent en ce moment là la ville de Goma.
Dimanche 18 : Le Conseil de sécurité de l’Onu exige que cesse tout soutien aux rebelles du M23.
Les rebelles, aux portes de Goma, demandent des négociations directes avec le gouvernement congolais.
Vital Kamhere, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) et candidat malheureux à l’élection présidentielle de novembre 2011 invite le gouvernement congolais à négocier avec «les mutins».
Lundi 19 : La France s’engage à présenter une résolution au Conseil de sécurité pour obtenir un renforcement des sanctions internationales contre les rebelles du M23.
Mardi 20 : Les rebelles du M23 occupent la ville de Goma. Les FARDC se retirent à Sake, à une vingtaine de kilomètres.
Dans un message à la nation, le président Kabila lance un appel à la mobilisation générale
Les autorités congolaises affirment que, la veille, des tirs d’obus en provenance du Rwanda ont fait quatre morts et une vingtaine de blessés à Goma, dans le Nord-Kivu.
Le gouvernement provincial du Nord-Kivu s’installe à Beni, dans le Nord de la province, après une escale à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Le Rwanda appelle à un dialogue politique en RDC, estimant que «l’option militaire … a échoué et que le dialogue politique est la seule voie de résolution du conflit en cours ».
La Monusco prévient que «les rebelles seront tenus responsables de toutes les violations des droits de l’homme qui se commettraient dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu ».
La population de Kisangani, en Province Orientale, manifeste contre la prise de Goma par les rebelles. Trois manifestants sont tués et les résidences des partis membres de la Majorité présidentielle (MP), plate-forme de soutien à Joseph Kabila, saccagées par des manifestants en colère.
Les combats ont fait plus de cinquante-cinq mille nouveaux déplacés, selon le responsable du camp de réfugiés de Mugunga, à 15 km à l’Ouest de Goma.
Mercredi 21 : Les présidents ougandais Yoweri Museveni, rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila, réunis à Kampala, exigent aux rebelles du M23 de se retirer de Goma.
Les rebelles du M23 occupent la localité de Sake, d’où les FARDC s’étaient retirées durant la nuit.
Les évêques catholiques demandent l’implication de la communauté internationale pour mette fin à la guerre dans l’Est de la RDC.
Le Conseil de sécurité de l’Onu somme le M23 de reculer dans ses positions d’avant la rupture de la trêve, soit dans le territoire de Rutshuru.
Jeudi 22 : Les rebelles enregistrent les policiers et des soldats des troupes loyalistes qui n’ont pas quitté Goma après sa chute. Ils exigent des négociations avec le gouvernement congolais avant de se retirer de Goma et menacent de poursuivre les combats jusqu’à Kinshasa, siège des institutions. Au-delà des accords du 23 mars 2009 dont ils réclamaient jusqu’alors l’application, ils ajoutent à leurs cahiers des charges notamment des questions de droits de l’homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance.
Ils accusent désormais le président Kabila d’avoir triché lors de la dernière élection présidentielle de 2011.
La CPI demande l’arrestation immédiate de l’ancien général congolais Bosco Ntaganda, soupçonné d’être à la tête du M23.
Le président du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, se rend à Kampala sur invitation du président ougandais Yoweri Museveni.
Le chef de l’Etat congolais suspend le chef d’état-major des forces terrestres, le général Gabriel Amisi, dit Tango four, accusé dans un rapport de l’Onu de vendre des armes aux groupes armés en RDC notamment les Maï-Maï Nyatura.
Le Premier ministre britannique David Cameron exhorte le président rwandais Paul Kagame à «faire pression» sur les rebelles du M23 pour qu’ils se retirent de Goma.
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