Les agents de la Société sidérurgique de Makulu (Sosider) dans la périphérie de Kinshasa ont demandé, jeudi 13 septembre, au gouvernement de la RDC de payer leurs quatre vingt cinq mois d’arriérés de salaire. Le même jour, ils ont menacé de mettre fin à leur contrat de travail, si le gouvernement congolais ne signait pas, cette semaine, le protocole d’accord avec le groupe américain Global ITCM.
Ces travailleurs en colère dénoncent que ce contrat de partenariat soit attendu depuis plus deux ans.
«Si Global ne va pas signer le contrat, que le gouvernement reprenne la direction de la compagnie car nous, nous ne travaillerons plus. Nous avons gardé cette compagnie depuis plusieurs années et nous allons la laisser à la merci des voleurs. Nous ne sommes pas payés depuis longtemps et nous ne sommes pas logés. Il y a des travailleurs qui sont morts sans être indemnisés. Des militaires squattent nos maisons sans que le gouvernement intervienne», s’est plaint un travailleur rencontré à l’usine de la Sosider.
Selon le protocole d’accord, la firme américaine Global ITCM est appelée à réhabiliter la Sosider, la faire fonctionner avant de la remettre au gouvernement congolais au bout de vingt ans d’exploitation.
Durant ces années d’exploitation, l’entreprise payera des redevances fixes à hauteur de 400 000 dollars américains l’an à l’Etat congolais.
Le contrat exige à la Sosider de payer également des redevances variables en fonction du chiffre d’affaire réalisé.
Les travailleurs rencontrés sur le site de l’entreprise, à Maluku (80 km du centre-ville de Kinshasa), accusent le comité de gestion de la Sosider de ne pas être d’accord avec ce contrat pour ses intérêts particuliers. Ils estiment que la direction de leur entreprise bloque le contrat avec Global ITCM au profit d’une firme tanzanienne.
«Nous nous retrouvons dans la même situation que tous les ministres passés. Les Espagnols, les Tanzaniens qui veulent prendre l’entreprise sont passés par quelle voie ? La voie autorisés c’est le Copirep ! Il n’y a pas eu appel d’offre. Comment est-ce que le ministre peut lui-même s’arroger ce droit là et coopérer avec une firme tanzanienne. Ces sont des intérêts individuels qui expliquent ce report», a dénoncé un agent de la Sosider.
Ces travaillent parlent également de l’enquête que la ministre du Portefeuille a diligentée pour retrouver la mitraille disparue sur le site de la Sosider, située dans la commune de Masina.
Des sources proches de l’entreprise indiquent que cette mitraille constitue la matière première de l’usine et le ministère du Portefeuille attendrait le rapport de l’enquête de cette commission pour déterminer les responsables de la disparition de cette matière première.
Ce n’est que quand le ministère aura se rapport d’enquête que la signature du contrat pourra s’effectuer, déclarent les mêmes sources.
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