Le porte-parole du département de maintien de la paix de l’ONU, Kieran Dwyer, a déclaré à l’AFP ce vendredi 23 novembre que les Nations unies « examinent toute une série de mesures pour renforcer les capacités de la Monusco afin de protéger les civils des groupes armés présents dans cette vaste zone de l’est de la RDC ».
« Utiliser des aéronefs non armés, des drones, pour surveiller les mouvements de ces groupes est un des outils que nous envisageons », a expliqué le responsable onusien, indiquant que si une telle décision devait être prise, « nous le ferions avec prudence, en totale coopération avec le gouvernement congolais, et en choisissant les moyens de surveillance les plus efficaces pour aider à appliquer notre mandat de protection des civils ».
Selon Kieran Dwyer, pour mettre en œuvre ces outils, les Nations unies auront besoin du soutien de certains Etats membres.
L’organisation envisagerait donc d’utiliser pour la première fois des drones pour surveiller l’Est de la République démocratique du Congo, en proie à la rébellion du Mouvement du 23 mars depuis le mois de mai dernier. Le Rwanda et l’Ouganda, deux voisins de la RDC, sont accusés d’apporter un soutien logistique et humain à cette rébellion.
« Au Congo, les drones pourront repérer tout mouvement de troupes et d’armes passant la frontière, ce qui est une bonne chose », a expliqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, un diplomate d’un pays membre du Conseil de sécurité.
« L’ONU a contacté plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France, pour leur demander de lui fournir des drones qui pourraient jouer un rôle important dans la surveillance des frontières » de la RDC, a confié un autre diplomate.
« C’est un sujet controversé, les pays ne sont pas tous d’accord là-dessus », a estimé, de son côté,Olivier Nduhungirehe, premier conseiller à la mission du Rwanda auprès de l’ONU.
A en croire l’AFP, l’ONU envisage également d’augmenter l’effectif de la Monusco. Le nombre des casques bleus passerait de 17 000 à 19 500.
Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, devrait bientôt présenter des propositions en ce sens au Conseil de sécurité.
Ces révélations tombent au moment où certaines personnes accusent la Mission des Nations unies de ne s’être pas impliquée activement lors des derniers combats entre militaires congolais et rebelles du M23. Combats au terme desquels les rebelles occupent plusieurs localités du Nord-Kivu et la ville de Goma, capitale de la province.
A la suite de ces derniers développements, la France a réclamé la révision du mandat de la Monusco.
Le mandat des 17.000 Casques bleus déployés en République démocratique du Congo « est à revoir », a déclaré le mardi dernier son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en fustigeant un mandat qui ne leur permet pas d’intervenir pour s’opposer à « quelques centaines d’hommes ».
« Le mandat de la Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo) est à revoir. La Monusco n’a pas été en situation d’empêcher ce qui s’est passé face à quelques centaines d’hommes », a-t-il déclaré à des journalistes.
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