Des produits agricoles, tels que des pommes de terre, des choux, des tomates et des haricots, pourrissent dans plusieurs villages de Djugu (Ituri) en raison du manque de moyens de transport et de l’insécurité persistante. Cette situation affecte particulièrement les régions de Largu et Drodro, où les cultivateurs ne parviennent pas à acheminer leurs récoltes vers les centres de consommation urbains comme Bunia.
La société civile locale déplore une double conséquence : la perte des denrées agricoles et la pénurie de produits de première nécessité habituellement acheminés depuis Bunia.
Charité Banza, responsable de la société civile de Bahema Nord, souligne que l’insécurité sur l’axe Largu-Saliboko-Katoto bloque la circulation des marchandises :
« Les pommes de terre cultivées ici doivent être évacuées vers Bunia, mais les routes sont impraticables à cause des groupes armés. Les choux, pommes de terre et autres légumes pourrissent sur place. Même les produits de base comme le savon, le sel ou le carburant deviennent rares et chers. »
Il précise que le prix du carburant a bondi de 3 500 à 5 000 francs congolais le litre. Cette crise touche aussi les territoires voisins d’Irumu et Mambasa, sous l’emprise de milices. La population réclame une sécurisation durable pour relancer l’économie agricole de cette région fertile, historiquement considérée comme le grenier de l’Ituri.