Le président de la RDC, Joseph Kabila a déclaré, samedi 28 juillet au cours d’un entretien avec des journalistes congolais, qu’il examinait toutes les voies pour rétablir la paix dans l’Est du pays, évoquant notamment des solutions politique, militaire et diplomatique ou « même les trois ». Depuis le mois de mai dernier, le Mouvement du 23 mars (M23), une nouvelle rébellion, affronte les militaires congolais dans la province du Nord-Kivu.
Au sujet du soutien rwandais à la rébellion du M23, le chef de l’Etat congolais a affirmé qu’il ne fait aucun doute : « C’est un secret de polichinelle ».
Le président congolais a aussi évoqué le soutien ougandais à cette rébellion. Il a indiqué que le gouvernement avait interrogé les autorités ougandaises à ce sujet. Ces dernières auraient répondu qu’elles n’ont rien avoir avec la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Par ailleurs, Joseph Kabila a jugé nécessaire le déploiement d’une force internationale neutre à la frontière entre la RDC et le Rwanda. Avec son homologue rwandais, il avait approuvé le déploiement de cette force censée combattre les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
Mais le président de la République n’a pas évoqué une probable négociation avec les rebelles du M23. Mais le porte-parole du gouvernement congolais a confié ce dimanche 29 juillet qu’il n’était pas opposé à une évaluation de l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 dont les rebelles réclament l’application.
Interrogé sur le sommet de la Francophonie qui doit se tenir au mois d’octobre prochain à Kinshasa, Joseph Kabila a déclaré qu’il serait une occasion pour les autres pays francophones « d’exprimer leur appui au peuple congolais face à l’agression dont la RDC est victime ».
Suivez la vidéo de l’entretien que le chef de l’Etat a accordé aux confrères. Il a été diffusé sur la télévision publique.
Issus de l’ex-rébellion du CNDP, des officiers des FARDC au Nord-Kivu se sont mutinés en mai dernier avant de créer la rébellion du M23 après que la communauté internationale a exercé de fortes pressions sur Kinshasa pour livrer Bosco Ntaganda poursuivi par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre commis en Ituri (Nord-est de la RDC) en 2002 et 2003.
Le général Ntaganda qui commandait la branche militaire de la rébellion du CNDP avait été intégré dans l’armée congolaise à l’issue d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec le gouvernement congolais à Goma, capitale du Nord-Kivu.
Il a été récemment radié de l’armée avec d’autres officiers qui dirigent la rébellion du M23. Au nombre de leurs revendications, les rebelles du M23 réclament l’application de l’accord du 23 mars 2009 qui prévoyait notamment leur intégration dans l’armée et l’attribution des fonctions aux cadres civils de l’ex-rébellion du CNDP.
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