Des coups de feu à l’arme lourde et légère ont été entendus depuis la nuit de jeudi jusque ce matin à Kabare ainsi que dans la commune voisine de Bagira.
Selon les autorités administratives et militaires de la province, il s’agit des éléments de la 14è brigade intégrée déployés sur place qui se révolteraient contre le manque de ravitaillement et de bois de chauffe. Des émissaires ont été dépêchés à Kabare pour en savoir davantage sur l’origine exacte de ces manifestations.
C’est autour de 20h30 que ces tirs ont commencé au centre du territoire de Kabare ainsi qu’à Bagira. Une situation qui a poussé les habitants à se terrer chez eux. Selon l’administrateur de Kabare, joint au milieu de la nuit, ces quelques 4 mille éléments ne sont pas alimentés depuis plusieurs jours, et exigent notamment la nourriture et le bois de chauffe. Pour le gouverneur de province, les soldats de l’armée nationale basés à Bagira ont du tirer en l’air, croyant à une attaque ennemie. Louis-Léonce Muderhwa, qui ne signale aucun bilan pour l’instant, note toutefois attendre le rapport des émissaires dépêchés à Kabare afin d’en savoir davantage sur l’origine exacte de ces manifestations. De son côté, le commandant de cette brigade, le Colonel John Tshibangu, dit être en causerie morale ce matin avec tous ses éléments, afin de décanter aussi la situation. Il y a 3 semaines, certains éléments de la 14è brigade avaient encore tiré toute une matinée, refusant d’être redéployés dans le Sud de la province. En attendant, les habitants de Kabare et ceux de Bagira signalent la poursuite des tirs jusque maintenant, mais espacé et éloignés cette fois.
Témoignage d’un habitant
Le témoignage d’un habitant de Bagira qui n’a pu regagner son domicile jeudi soir, surpris en route par les tirs d’armes automatiques : « Hier vers 20 h 30, en quittant la ville vers Bagira, précisément au niveau de la commune centre, nous avons entendu des tirs vers les collines qui surplombent la commune. Depuis 20 h 30 jusqu’à maintenant, les tirs continuent de crépiter et c’est vraiment la catastrophe. Les gens sont terrés chez eux. Personne ne peut sortir à cette heure.
Selon cet habitant, c’est la 14e brigade venue de Goma et qui est stationnaire au niveau de Kabare qui sème cette panique. Toujours selon ce témoin, les éléments de cette 14e brigade se sont rebellés il y a trois semaines parce qu’ils ne voulaient pas être mutés à Fizi. Donc pour lui, c’est un soulèvement qui se fait voir à l’œil nu, ces militaires ayant fait savoir que c’est la population qui va subir le coup.