Quatre organisations de défense des droits humains ont exigé mercredi 9 avril à Kinshasa des informations claires sur le lieu de détention et l’état de santé du pasteur Ngoy Mulunda, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces ONG dénoncent une détention arbitraire et opaque, en violation des droits fondamentaux.
L'Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), Justicia asbl, les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains (ANMDH) et la Voix des sans voix (VSV) soulignent que l’ancien président de la CENI est détenu depuis son extradition controversée de Zambie vers la RDC, le 18 décembre 2024 alors qu’il avait le statut de réfugié politique. Elles qualifient cette extradition de clandestine et assimilable à un kidnapping. Depuis, son lieu de détention reste inconnu, suscitant des inquiétudes sur son intégrité physique et morale.
« Depuis son extradition irrégulière, sa détention se déroule dans une opacité totale. A ce jour, sa famille, ses proches, ses avocats, voire les organisations de droits de l’homme, et certaines instances internationales, ignorent toujours son lieu exact de détention. Ce climat d’ambiguïté et de mystère entretient une peur légitime sur l’intégrité physique et morale du pasteur Ngoy Mulunda », a indiqué Maitre Thimothé Mbuya, président de Justicia asbl.
Dans une déclaration conjointe, les organisations ont demandé que le pasteur Ngoy Mulunda soit présenté devant son juge naturel, conformément à la Constitution de la RDC et aux instruments juridiques internationaux ratifiés par le pays. En l’absence de charges avérées, elles réclament sa libération immédiate et inconditionnelle.
Le HCR indexé
Les défenseurs des droits humains ont également critiqué le silence du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) face à cette situation. Ils estiment que cette inaction pourrait ouvrir la voie à d’autres violations graves des droits des réfugiés dans la région.
L’ASADHO, Justica asbl, ANMDH et la VSV appellent le HCR, « à prendre position face à cette situation choquante, qui compromet la crédibilité de la protection internationale, qu’il est cense garantir aux refugies ».
Ce cas met en lumière des enjeux cruciaux liés au respect des droits humains et des garanties judiciaires en RDC, rappellent les quatre ONG. Elles appellent à une mobilisation nationale et internationale pour garantir la transparence et la justice dans cette affaire.