Uvira : après leur reddition, des ex-combattants retournent en brousse

La situation est revenue au calme depuis jeudi 22 novembre dans le site de rassemblement des ex-combattants à Kashatu dans le groupement de Runingu dans le territoire d'Uvira (Sud-Kivu). Ces derniers s'opposent à l'organisation de la cuisine commune, instaurée par le Programme désarmement démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S) depuis une semaine. Cette situation a poussé certains d’entre eux à faire défection et retourner en brousse. 

Le weekend passé, un commandant qui s’était rendu est entré en altercation avec un chef magasinier, réclamant qu'on lui remette sa ration alimentaire individuelle, au lieu de participer au repas collectif. 

Contacté par Radio Okapi, le chef d'antenne du PDDRC-S/Uvira, Samuel Matabishi, confirme avoir suspendu le système de la dotation alimentaire individuelle à la suite de quelques dérives. 

Certains d’entre eux revendaient directement leur ration alimentaire aux commerçants. Avec cet argent, ils pouvaient passer toute la journée dans des débits de boisson, puis retourner le soir affamés sur le site.

Des cas d'évanouissement ont été rapportés, déplore-t-il.

Le système de grammage actuel, selon lui, inclut la cuisine commune pour tous les ex-combattants.

Chaque semaine, l'OIM remet au PDDRC-S une quantité de farine de maïs, des haricots, du sucre et du sel pour nourrir les ex-combattants à Kashatu. Cependant, les notables de Runingu ont signalé mercredi dernier à une équipe de la MONUSCO en mission d'évaluation dans la zone que cette nourriture était insuffisante pour ces personnes, craignant que ces dernières n'insécurisent la zone.

D'autres sources locales affirment que beaucoup d’ex-combattants, qui étaient hébergés dans ce site, sont retournés dans la brousse à la suite des conditions de vie précaires à Kashatu.

Le chef du PDDRC-S/Uvira, Samuel Matabishi, lui, précise que 122 ex-combattants avaient été enregistrés sur la base des données de la MONUSCO et des FARDC. Près de 30 d’entre eux sont en visite de famille et ne sont pas encore retournés à Kashatu