Raymond Tshibanda, le ministre congolais des Affaires étrangères qui conduit la délégation gouvernementale aux pourparlers de Kampala, a répondu mardi 11 décembre aux accusations des rebelles du M23 en leur présence. La veille, ces derniers avaient boycotté la séance, refusant d’écouter la réplique de la délégation gouvernementale. Au premier jour du sommet, le M23 a accusé le gouvernement de violer les droits de l’homme, d’avoir perpétré des crimes et de s’adonner à la mauvaise gouvernance.
Pendant 40 minutes, Raymond Tshibanda a répondu aux accusations du M23 qu’il estime être des «contre-vérités». Il a dépeint le mouvement rebelle, ses dirigeants et son mode de gouvernance.
«Les chefs les plus gradés de ce groupe, M23, ont la réputation bien établie d’avoir commis de graves violations des droits humains à l’égard des populations civiles. Au mois de juin dernier, la Haut Commissaires des Nations unies aux droits de l’homme, a désigné cinq de dirigeants du M23 comme étant parmi ‘les pires auteurs des violations des droits humains en République démocratique du Congo, voire même dans la monde», a-t-il déclaré.
Parmi ces dirigeants, a-t-il poursuivi, se trouve le général Bosco Ntaganda, qui fait l’objet des deux mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le district de l’Ituri et «est l’initiateur de la rébellion ».
Le deuxième dirigeant du M23 qu’il a cité est le colonel Sultani Makenga lui aussi «connu pour des violations massives des droits humains, notamment des assassinats et recrutement forcé des enfants, et qui est aujourd’hui proposé sur la liste des sanctions des Nations unies».
Raymond Tshibanda trouve « tout simplement effarant de voir ce que ces quelques personnes qui dirigent le M23 ont, dans leur histoire, commis comme crimes et très souvent sur leurs propres frères et sœurs qu’ils prétendent vouloir servir».
Après cette réplique, le facilitateur des pourparlers, le ministre ougandais de la Défense, a demandé aux deux parties d’aller à l’essentiel à partir de ce mercredi.
Elles devraient s’entendre notamment sur l’ordre du jour. Le M23 a été créé au début du mois de mai derniers par des militaires issus de l’ancienne rébellion du CNDP pour obtenir l’application intégrale de l’accord signé en mars 2009 entre le gouvernement et le CNDP. Mais, ces rebelles ont récemment élargi leurs revendications à des questions politiques et juridiques ayant trait à la défense et à la sécurité, à l’économie, aux finances, au social et au développement.
De son côté, le gouvernement ne veut discuter que de l’application de l’accord du 23 mars 2009.
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