Les raisons de la résurgence des groupes armés au Nord-Kivu


Eléments des groupes armés©Photo Monuc/Marie Frechon

La récente attaque ayant entraîné la mort de 3 casques bleus mardi dernier à Kirumba au sud-Lubero, la prise d’otages ainsi que les attaques à répétition contre plusieurs villages en territoire de Walikale constituent les derniers événements qui ont fait ressurgir à nouveau la notion de « groupes armés» dans cette province.

Pourtant, estiment certains observateurs, le phénomène « groupes armés » était donné disparu avec les accords du 23 mars 2009 à Goma. Alors, les groupes armés seraient-ils en train de refaire surface au Nord-Kivu et pourquoi?

Les autorités du Nord-Kivu parlent de « groupes armés» collés aux communautés ethniques.  Pourtant, les accords du 23 mars 2009 à Goma étaient censé mettre fin à l’existence des groupes armés au Nord-Kivu.

Pour Didier Bitaki, membre du comité national de suivi desdits accords et ancien du groupe Maï Maï-Kifuafua, cette situation est la conséquence de l’échec du processus d’intégration politique et militaire des ex-groupes armés. Il explique :

«Il était convenu que l’intégration devrait connaître l’implication de tous les acteurs qui ont signé les accords. Malheureusement, après la reddition massive des combattants du CNDP, le gouvernement semblait oublier qu’il y avait suffisamment d’acteurs qui devraient participer. C’est ainsi que certains groupes vont rester encore actifs avec leurs armes sur le terrain. Aujourd’hui, ce sont ces groupuscules qui sont en train de semer l’insécurité.»

Certains analystes pensent également que le gouvernement congolais n’a pas tenu compte de l’équilibre et de la satisfaction des ambitions des uns et des autres.

Déo Chimerhe, chercheur et enseignant à l’Université de Goma, est de cet avis :

«C’est un problème d’équité,  de justice. Ou bien alors ensemble ils mettent des critères, de manière que ces critères ne s’appliquent pas à certains et non pas aux autres, mais à tout le monde.»