« J’ai entendu l’annonce des Etats-Unis qui porte sur la suspension de son aide au Rwanda de l’ordre de 200 mille dollars. Je ne pense pas que ça fasse une pression importante », a affirmé le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, jeudi 23 août à Lubumbashi après sa rencontre avec le président de la RDC, Joseph Kabila. Le diplomate belge estime que si des sanctions doivent être prises contre le Rwanda, elles devraient être consécutives à des concertations au niveau de l’Union européenne ou des Nations unies.
« Moi je préfère travailler avec une coordination pour que si des mesures doivent être décidées qu’elles le soient pour tous ensembles dans l’union Européenne ou aux Nations unies. Les actions isolées semblent être des effets d’annonce », a dit Didier Reynders.
Les Etats-Unis ont annoncé, début août, la suspension de leur aide de 200 000 dollars américains après qu’un rapport préliminaire des experts des Nations unies a fourni des preuves de l’implication du Rwanda dans l’actuelle rébellion du mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu. D’autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède ont emboité le pas aux Etats-Unis annonçant à leur tour la suspension de leurs aides au Rwanda.
Concernant les stratégies pour mettre fin à la guerre, Didier Reynders préconise le dialogue.
« Pour l’instant nous privilégions le dialogue comme d’ailleurs les pays de la région des Grands Lacs le font. Je rappelle que les chefs d’Etats ont signé les mêmes documents à Kampala- qu’il s’agisse du président Kabila ou du président Kagame ou encore leurs collègues-pour mettre en place une force internationale neutre et de participer à la pacification», a-t-il déclaré.
Les chefs d’Etats des Grands Lacs vont se réunir à Kampala d’ici deux semaines pour valider la proposition des ministres de la Défense de cette communauté sur la constitution de cette force neutre à déployer le long de la frontière entre le Rwanda et la RDC. Cette force vise à combattre les groupes armés dont le M23 et les FDLR. Le comité ministériel a proposé que soient exclus de cette force le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la RDC.
Au cours d’un entretien avec des journalistes congolais, le président Joseph Kabila avait déclaré, fin juillet , qu’il examinait toutes les voies pour rétablir la paix dans l’Est de la RDC, évoquant notamment des solutions « politique, militaire, diplomatique ou même les trois ».
Les Forces armées de la RDC font face depuis mai dernier à la rébellion du M23, un mouvement dont les ténors sont issus de l’ex-rébellion du CNDP. Les rebelles du M23 réclament l’application des accords du 23 mars 2009 signés entre le gouvernement congolais et le CNDP. Accords qui prévoyaient l’intégration des rebelles dans l’armée et celle des cadres civils de ce mouvement dans les institutions politiques de la RDC.
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