Le mouvement a repris jeudi 1er mai, journée du travail. Les médecins de Goma l’avaient suspendu pour des raisons humanitaires à la suite de la catastrophe aérienne qui avait endeuillé cette ville en avril dernier. Ils justifient la reprise de leur grève par le manque de concrétisation des promesses du gouvernement en rapport avec leurs revendications, rapporte radiookapi.net
Ces promesses non tenues concernent notamment la paie des arriérés de la prime de risque. Les médecins disent avoir accompli actuellement trois mois sans avoir perçu cette prime. Le ministre provincial de la Santé, Valérien Twirandi, désapprouve le mouvement et accuse les grévistes d’abandonner à leur triste sort des populations démunies sans soins pour aller travailler dans les cabinets privés. « Moi je voudrais que tout cela soit bien défini. On nous dit qu’on va déclencher une grève sèche, malheureusement on le déclare seulement à l’hôpital provincial. Mais les cabinets privés travaillent 24 heures sur 24. C’est quel genre de grève sèche ? », a déploré le ministre provincial. Valérien Twirandi estime que le processus pour répondre aux revendications des médecins évolue, et que par conséquent ceux-ci n’ont pas de raison de lancer une grève sèche.
« Nous, on aurait souhaité que, du moment où le processus évolue bien, qu’ils puissent garder ne fût-ce que le service minimum au niveau de l’hôpital », a-t-il regretté.
De leur côté, les médecins grévistes affirment que si parmi eux certains prestent dans les structures privées, c’est pour des raisons de survie. « Un médecin qui a des problèmes, qui ne sait pas répondre aux besoins de sa famille, qui est chassé par son bailleur, comment voulez-vous qu’il s’occupe des malades ? », a interrogé Dr Elisabeth Mishika, du syndicat de l’Ordre des médecins du Nord-Kivu. Pour la syndicaliste, pour qu’un médecin se consacre comme il se doit à son malade, qu’il l’examine, prenne le temps de l’écouter et de bien lui prescrire des médicaments, il doit être lui-même à l’aise, à l’abri des besoins élémentaires. « Un médecin qui tombe dans une salle d’opération parce qu’il n’a pas mangé, parce qu’il est en hypoglycémie. Ce n’est pas normal, c’est un scandale », a souligné le Docteur Elisabeth Mishika.