La déclaration de la Voix des sans voix (VSV) appelant Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi à dialoguer «pour une gestion consensuelle de la chose publique avant l’organisation des élections crédibles» est diversement appréciée dans la classe politique congolaise. A l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, on indique que la recherche de la vérité des urnes est nécessaire avant d’envisager tout dialogue. Pour la Majorité présidentielle (MP), «le choix du peuple confirmé par la Cour suprême de justice» doit être respecté.
Constatant «une crise réelle de légitimité de pouvoir en RDC à cause des irrégularités flagrantes constatées dans la tenue des élections du 28 novembre», la VSV a justifié sa proposition par la crainte de voir «la population congolaise perdre confiance en la démocratie».
Albert Moleka, directeur de cabinet et porte-parole d’Etienne Tshisekedi, a déclaré à Radio Okapi lundi 9 janvier que la proposition de la VSV a le mérite de chercher une solution à la crise que connaît actuellement le pays. Mais il a précisé:
«Cette solution prend pour postulat que tout le monde a le souci de rechercher la vérité par respect du peuple congolais. Donc, c’est ce postulat là qu’il faut d’abord voir réaliser avant de penser à un dialogue. Sans ce postulat, il est difficile d’établir un dialogue.»
A l’heure actuelle, a-t-il ajouté, «un dialogue n’est pas à l’ordre du jour».
Reprochant à l’initiative de la VSV une approche politicienne, le secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, a indiqué, pour sa part, qu’il faut respecter «le choix du peuple congolais et le schéma républicain».
Reconnaissant qu’il y a eu des difficultés dans l’organisation des élections, il a affirmé que «la vérité, avec grand V, émanant du peuple c’est que quelles que soient les imperfections, il y a un candidat qui est sorti du lot au niveau de la présidentielle et c’est Joseph Kabila. Il a été élu par le peuple congolais. Il a été confirmé par la Cour suprême de justice et il a été investi».
C’est qui reste, a conclu le secrétaire général de la MP, «c’est de donner des conseils au candidat Joseph Kabila pour qu’il demeure comme il a été depuis 2001 un homme d’ouverture. Il va mettre en place un gouvernement qui comprendra tous les fils de la République qui ont une vocation de patriote».
L’opposant Etienne Tshisekedi, arrivé deuxième (32,33%) à l’élection présidentielle, conteste la réélection de Joseph Kabila (48,95%). Il se considère comme «le président élu».
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