Revue de presse de vendredi 14 décembre 2018.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo a assuré l’opinion sur la tenue des élections, il s'emploie à la poursuite du processus, conformément à son calendrier, apaise l’Agence congolaise de presse (ACP).
Corneille Nangaa a donné cette assurance malgré l’incendie survenu jeudi 13 décembre, à l’un des entrepôts centraux situé sur l’avenue du Haut commandement, dans la commune de Gombe à Kinshasa. Pour Corneille Nangaa Yobeluo, cet incendie survenu à neuf jours des scrutins est tout de même un coup dur, particulièrement pour la ville province de Kinshasa.
« Je voulais rassurer les Kinois sur leur participation aux élections le 23 décembre. Les matériels incendiés seront remplacés parce que nous avons un surplus de machines à voter qui vont être configurées pour les 19 circonscriptions de Kinshasa dont les machines ont été brûlées », a précisé Corneille Nangaa que cite Forum des As.
A en croire le président de la CENI, Kinshasa a perdu près de 8 000 machines à voter sur les 10 368 ; 3 774 isoloirs sur les 8 887 ; 552 kits bureautiques sur les 8 887 ; 17 901 encre indélébile ; 800 nouvelles motos et 15 véhicules ; près de 9 500 batteries externes…brûlés, poursuit le journal qui fait savoir qu’outre ces matériels, Corneille Nangaa relève également la perte des matériels des cycles électoraux de 2006 et 2011 ainsi que les matériels d’enrôlement.
Zoom-eco.net se penche sur l’impact financier des dégâts causés sur les machines à voter. 12 millions de dollars américains sont partis en fumée. Ce qui représente exactement un effectif de 8 000 engins de vote, s’il faut considérer le prix unitaire de 1 500 USD la pièce. Pour les autres biens comme les isoloirs, les encres indélébiles, les kits bureautiques et les 9 000 batteries externes, les prix n’ont pas été révélés à la presse.
Toutefois, le média se base sur des simulations fondées sur les prix appliqués sur le marché local et indique que les 800 motos coûteraient 800 000 USD (à raison de 1 000 USD la pièce) et les 15 véhicules reviendraient à 675 000 USD (à raison de 45 000 USD l’unité). A tout prendre, c’est environ 15 millions de dollars que l’Etat congolais aurait perdu en quelques heures. Sans compter les dégâts causés sur le bâtiment et autres supports d’aménagement.
Après les assurances de la CENI, le gouvernement indique aussi que les élections auront lieu le 23 décembre. « Après avoir écouté les avis techniques de la CENI et du monde sécuritaire, nous concluons que les élections se tiendront à bonne date, c’est-à-dire, selon le calendrier tel qu’arrêté par l’institution habilitée d’organiser cette compétition électorale. Il n’y a pas de doute là-dessus », a indiqué Henri Mova, ministre de l’Intérieur, cité par La Prospérité.
En ce qui concerne la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire national, « les nouveaux éléments de la police et des forces armées seront déployés de sorte que le processus électoral ne puisse souffrir d’une quelconque défaillance », a certifié le ministre.
Capsud.net revient sur cet incendie des entrepôts de la CENI et s’interroge : « accident ou incendie volontaire » ? Le média cite ses diverses sources contactées qui ont mentionné l’arrestation de tous les agents commis à la sécurité de ce site pour de raisons d’enquête. Des témoins sur place ont fait savoir que des détonations ont été entendues vers 2 heures peu avant le constat des flammes.
Des observateurs notent aussi que ces entrepôts de SPA sont situés sur un site hautement sécurisé. Il s’agit en l’occurrence de la commune huppée de la Gombe: l’avenue des forces armées, ex-avenue du Haut-Commandement. Donc, à quelques mètres du commandement de la première zone de défense et de la base logistique/ camp Kokolo, décrit le média en ligne, qui « ignore toujours les causes de l’incendie. »
Ce qui interpelle surtout, ce sont les images de ces carcasses de voitures calcinées. Des voitures qui paraissent bien moins résistantes que le bois des palettes restées, elles, intactes, décrypte pour sa part Le Potentiel, qui se demande : d’où viennent ces palettes?
Pas de doutes pour plusieurs témoins, ces palettes sont celles qui supportaient les machines à voter. Du coup, on se met à espérer. Si le bois n’apas été consumé, on peut sérieusement espérer que les machines à voter ont pu résister elles aussi à l’incendie. Or, jusqu’ici, la CENI et M. Kikaya Bin Karubi n’ont pas modifié leur discours : 8 000 machines se sont envolées en fumée. Mais alors, où sont les carcasses de ces machines ? 8 000 valisettes incendiées, ça laisse quand même des traces. La seule évidence, c’est que le feu a consumé un entrepôt de la CENI à Kinshasa et que quelques voitures ont été incendiées… alors que des palettes en bois ont miraculeusement survécu, fait observer le tabloïd.