L’instabilité de la Constitution en période préélectorale au centre d’un débat à Kinshasa

André Mbata Betukumesu Mangu, auteur du livre sur l’abolition de la peine de mort et le constitutionnalisme en Afrique, lu la constitution de la RDC lors de la présentation de son ouvrage le 11/10/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Des experts constitutionnalistes de la RDC, analystes politiques, historiens et prêtres réfléchissent depuis mercredi 25 juin à Kinshasa sur la problématique et les perspectives de la révision constitutionnelle. Au premier jour de ces journées sociales qui se clôtureront vendredi prochain, ils ont notamment discuté sur l’instabilité de la Constitution en période préélectorale en Afrique, ses valeurs et sa mobilité. Ces activités s’articulent autour du thème : «Qu’est-ce que la constitution d’un Etat et pourquoi faire ?».

La Constitution n’a d’existence que dans la mesure où elle comporte des valeurs connues, partagées et comprises par l’ensemble des bénéficiaires, a estimé le professeur Jean-Louis Esambo.

Lorsque cette norme perd de sa substance, par ses révisions intempestives, elle n’est plus essentielle. Elle est tout sauf utile au service du droit et de la démocratie, a-t-il soutenu.

Le professeur Jacques Djoli, affirme pour sa part que la mobilité constitutionnelle est une question qui doit être saisie au-delà du droit. « Il n’y a pas de révision innocente de la Constitution et avant de réviser, il faut soigneusement réfléchir à toutes les conséquences éventuelles », a prévenu Jacques Djoli.

L’historien Léon de Saint Moulin a, de son côté, indiqué que l’instabilité constitutionnelle est un voile trompeur pour les vrais problèmes de la RDC.

Philippe Biyoya, analyste politique a précisé que la révision constitutionnelle est révélatrice d’un important déficit de la civilisation démocratique et de la difficile émergence d’une culture électorale compétitive.

La constitution de la RDC promulguée en février 2006 a été révisée en 2011 pour notamment instituer un tour unique à l’élection présidentielle. A l’approche de l’élection présidentielle de 2016, une importante frange de l’opposition redoute une révision constitutionnelle qui viserait à modifier les articles irréformables portant sur la durée et le nombre de mandats du président de la République.

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