Le gouvernement a libéré, lundi 21 avril, les cinquante premiers bénéficiaires de la loi d’amnistie, dans les prisons centrale de Makala et militaire de Ndolo, à Kinshasa. Les autorités pénitentiaires indiquent qu’il s’agit de la première vague de libérés et la deuxième sera constituée d’une centaine de prisonniers. Elles affirment également qu’elles procéderont de manière graduelle pour atteindre un total prévu de 300 libérés.
Onze anciens pensionnaires militaires et civils sont sortis de la prison de Ndolo, parmi eux, le journaliste Patrick Palata de la chaîne de télévision privée Canal Congo Télévision (CCTV) qui était poursuivi pour participation au mouvement insurrectionnel du général Faustin Munene.
Dans un entretien avec Radio Okapi, ce journaliste s’est réjoui d’avoir quitté la prison: «En entrant, un prisonnier m’avait dit : il faut créer ton paradis dans l’enfer. Ça a été un déclic pour moi. La prison n’est pas un endroit idéal pour une personne. Il n’est pas normal qu’il y ait des gens qui fassent une année sans être présenté à un juge».
Un autre amnistié, membre de l’ancienne rébellion du M23, projette de regagner son fief de Goma (Nord-Kivu) et rejette la thèse selon laquelle l’amnistie pour des faits insurrectionnels a été monnayée:
«Parler du monnayage, c’est faux parce que c’est un échantillon qui vient de sortir des prisons. Je suis content d’avoir recouvré la liberté».
L’autorité pénitentiaire de Ndolo indique que les militaires amnistiés ont le libre choix de réintégrer l’armée ou de retourner dans la vie civile.
La justice a publié samedi 19 avril la liste des 50 premiers bénéficiaires de la loi d’amnistie votée lundi 3 février au Parlement. Il s’agit d’anciens membres de groupes armés, dont 15 membres de l’ancienne rébellion du M23, 15 membres du groupe accusés d’avoir attaqué la résidence du chef de l’Etat le 27 février 2011 à Kinshasa, 10 membres de l’Armée de résistance populaire (ARP) de Faustin Munene et 10 autres d’un groupe dirigé par l’ancien conseiller du président Mobutu, Honoré Ngbanda.
Au cours d’une conférence de presse le même samedi, la ministre de la Justice et Droits humains, Wivine Mumba, avait assuré que d’autres arrêtés sont déjà signés. «Leur publication devrait porter à une centaine le nombre de personnes bénéficiaires de cette loi », avait-elle promis.
La loi sur l’amnistie votée le 3 février dernier à l’Assemblée nationale couvre les faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques commis entre le 1er janvier 2006 et le 20 décembre 2013.
Les candidats à cette loi ont été conviés à remplir un formulaire de candidature et écrire une lettre d’engagement dans laquelle ils promettent de ne plus poser les actes pour lesquels ils avaient été condamnés.
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