Le chanteur romantique Tabu Ley Rochereau, décédé en Belgique le 30 novembre dernier, sera inhumé lundi 9 décembre à Kinshasa. La dépouille mortelle est exposée au Palais du peuple où les membres de sa famille, des personnalités politiques, des artistes et des curieux défilent pour se recueillir et rendre hommage à ce grand artiste congolais. Godard Motemona, ministre provincial de Transport, Jeunesse, Sport et Loisirs de Kinshasa, et l’opposant, Gaston Dindo, ont salué la mémoire d’un artiste engagé en politique.
A la fin des années 1980, Tabu Ley s’est exilé aux États-Unis puis en Belgique, d’où il a pris parti contre le régime du Maréchal Mobutu. En 1993, le célèbre chanteur sort la chanson Le glas a sonné qui sera censurée par les autorités de Kinshasa.
Tabu Ley rentrera au pays après la chute du régime Mobutu en 1997 et va se lancer dans la vie politique tout en poursuivant sa carrière artistique. Il a été nommé député à l’Assemblée consultative et législative de transition et a exercé en 2005, les fonctions de vice-gouverneur de la ville de Kinshasa.
Le ministre provincial de Transport indique que la mort de Rochereau est « une perte incommensurable pour les Kinois, les Congolais, les Africains et le monde ».
Mais il se réjouit de l’héritage laissé par le chanteur décédé. C’est « une source intarissable où jeunes et vieux vont puiser ».
« Tabu Ley est un grand parmi les grands », conclut le ministre Motemona.
Pour sa part, l’opposant Gaston Dindo raconte avoir connu Tabu Ley par le canal de son défunt frère, le chanteur Dindo Yogo.
Le Tabu Ley « politique », M. Dindo l’a connu à Paris. L’ancien membre de l’UDPS raconte :
« J’ai connu Tabu Ley dans le cadre politique quand j’étais à Paris comme cadre de l’UDPS. On a eu à organiser des manifestations politiques avec Tabu Ley avant qu’il ne parte aux Etats-Unis. Quand l’AFDL [la rébellion qui renversé le régime de Mobutu en 1997] avançait vers Kinshasa, j’ai été contacté par l’ancien ministre Eddy Angulu, qui était porte-parole de l’AFDL en Europe, pour m’entretenir avec certains musiciens afin qu’ils rentrent à Kinshasa à l’entrée de l’AFDL pour sensibiliser l’opinion. Tabu Ley revenait des États-Unis, il était à Paris. Je l’ai appelé, on s’est donné rendez-vous et tout de suite nous nous sommes mis d’accord par rapport à cela. Je l’ai convaincu de rentrer à Kinshasa. »
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