La Radiotélévision Kolwezi ya lisano (RTKL), émettant de la ville de Kolwezi (Katanga), n’émet plus depuis samedi 13 juillet. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac) antenne du Katanga l’a fermé à titre conservatoire pour une durée d’un mois. Le coordonnateur provincial du Csac au Katanga, Richard Kalumba, reproche aux responsables de la Radio télévision Kolwezi ya lisano (RTKL) d’avoir diffusé le message des personnes se présentant comme des Bakata Katanga qui sont parvenus, selon lui, à proclamer l’indépendance du Katanga.
«Nous avons été saisis par le service de sécurité de la ville de Kolwezi que la Radio Kolwezi ya Lisano a diffusé, en date du vendredi 12 juillet vers 5 heures, une déclaration des personnes se présentant comme les Bakata Katanga qui faisaient état de l’indépendance de la province du Katanga», s’est justifié le numéro un du Csac au Katanga.
Richard Kalumba affirme avoir mis en exécution la mesure de sa hiérarchie à partir de Kinshasa.
Il promet cependant de descendre, la semaine prochaine, sur les installations de la Radiotélévision Kolwezi ya lisano pour pouvoir mener des enquêtes sur ces griefs.
«Si ces accusations s’avéraient vraies, nous allons alourdir des sanctions mais, si elles sont fausses, nous allons lever cette suspension», a ajouté Richard Kalumba.
Le responsable de ce média, Clément Mufundji, rejette ces allégations et affirme qu’aucune déclaration de ces rebelles n’est passée sur leur radio ou télévision.
Selon lui, les agents de la Radiotélévision Kolwezi ya lisano ont plutôt contacté les autorités pour dénoncer la présence, dans leurs studios, des Bakata Katanga.
Clément Mufundji dit ne pas comprendre comment on peut se permettre de fermer un média alors que ses agents ont fait montre d’un acte patriotique:
«Un groupe de bandits ont fait incursion dans nos installations à 5 heures et ils ont manifesté l’intention de faire passer une déclaration. Ils avaient des armes blanches (NDLR: couteaux, machettes et autres). Le directeur les a enregistrés et fait trainer jusqu’à 7 heures pour que les services de sécurité viennent mettre la main sur eux».
De son côté, le patron du média incriminé affirme avoir contacté le maire adjoint de la ville de Kolwezi, le bourgmestre de la commune de Manika, le directeur de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et le numéro un de la police à Kolwezi qui, quelques minutes après, avaient débarqué sur le lieu et arrêté ces assaillants.
En novembre dernier, le Syndicat national des professionnels de la presse (SNPP) avait appelé le Csac à sortir de sa léthargie face à la «fermeture intempestive» de certains médias audiovisuels en RDC. Dans un communiqué dont une copie est parvenue à Radio Okapi, cette structure avait regretté que ces médias sont souvent fermés par des personnalités non qualifiées.
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