Le Réseau national des ONG des droits de l’homme (Renadhoc) demande l’ouverture d’un procès pour juger Gustave Bagayamukwe, leader d’une rébellion, arrêté à Uvira puis transféré à Kinshasa au début du mois de février. Le secrétaire exécutif du Renadhoc, Fernandez Murhola, a affirmé, vendredi 22 février, que le chef rebelle est détenu dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements depuis son transfert à Kinshasa.
« Nous demandons l’ouverture d’un procès juste et équitable pour que monsieur Bagayamukwe puisse répondre de ses actes », a-t-il déclaré, soutenant que les faits qui sont reprochés au chef rebelle sont « répréhensibles au regard des lois de la République ».
« Nous les ONG des droits de l’homme, a-t-il ajouté, nous défendons tout le monde. Mais nous ne soutenons jamais qu’il y ait des gens qui créent des mouvements militaires pour déstabiliser la République ».
En outre, le secrétaire exécutif du Renadhoc a demandé à l’ANR de ne pas torturer le détenu. « Nous estimons qu’il a droit à l’intégrité physique. Il ne doit pas faire l’objet de torture », a-t-il plaidé, rappelant que le chef de l’Etat a promulgué une loi pénalisant la torture en République démocratique du Congo en 2011.
Les services de sécurité ont arrêté Gustave Bagayamukwe le 10 février dernier à Uvira. Il était le leader de l’Union des forces révolutionnaires du Congo (UFRC), une coalition de douze groupes armés créée à la mi-janvier dans l’Est de la RDC pour renverser le président Joseph Kabila.
Gustave Bagayamukwe avait envoyé une note en janvier 2013 au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, dans laquelle il reprochait au président Kabila « d’avoir été mal réélu lors des élections du 28 novembre 2011 » et demandait des « poursuites judiciaires (…) pour haute trahison » contre le chef de l’Etat.
Après l’arrestation du chef rebelle, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a déclaré qu’il devrait être déféré « devant les tribunaux compétents pour y être jugé sans complaisance et sans faiblesse ».
« La rétribution judiciaire doit passer et il en sera comme ça de manière systématique. Les autorités judicaires sont en train de finaliser le dossier [de Gustave Bagayamukwe]. On vous informera devant quelles autorités il sera appelé à comparaître mais la rétribution judiciaire doit passer », a affirmé le ministre le 11 février dernier.
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