L’hôpital général de référence de Lisala, situé à 429 km de Mbandaka, accueille moins de malades que les mois précédents. Non pas parce que tous les habitants de ce territoire ne tombent plus malades mais parce qu’ils préfèrent, même en étant malades, mettre de l’argent de côté pour les fêtes de fin d’année. D’autres se tournent vers les médecins traditionnels dont les soins coûtent moins chers.
Pierrette Konga Enzongo, médecin directeur de l’hôpital général de référence de Lisala, affirme que cette situation est observée tous les ans en décembre.
« On l’a constaté depuis longtemps. Le mois de décembre il y a un peu une baisse de fréquentation des structures sanitaires. Pour eux, comme nous nous a approchons des fêtes de Noël, de nouvel an, ils trouvent mieux d’économiser un peu leur argent au lieu de venir le dépenser à l’hôpital», affirme-t-elle.
Actuellement, son institution ne procède qu’à quelques cas d’intervention chirurgicale. Rares sont les malades admis aux urgences. Les recettes de l’hôpital s’en trouvent affectées, explique le médecin. Si beaucoup de malades se dirigent vers les médecins traditionnels pendant cette période pour des raisons financières, d’autres par contre le font par ignorance, assure Dr Pierrette Konga Enzongo.
«Il y a aussi un problème d’ignorance, ils [les malades] recourent beaucoup à la médecine traditionnelle et les originaires d’ici parlent de ’’Kambanza’’ ou ’’Ndobo’’ chez les enfants », affirme le médecin.
« Kambanza » ou « Ndobo » c’est la rate qui se manifeste auprès des enfants de 0 à 5 ans. Elle est la conséquence d’une malaria mal soignée. Dans l’imaginaire collectif des villageois, cette maladie ne peut être soignée que par la médecine traditionnelle. Les enfants qui en souffrent ne sont conduits à l’hôpital que tardivement lorsque leur situation s’est aggravée ou lorsqu’ils ont une crise d’anémie, affirme Dr Pierrette Konga Enzongo.
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