Congo Nouveau : « Frappé par des sanctions, Kagame rencontre Tshisekedi au Qatar »

Revue de presse du mercredi 19 mars 2025

Les médias congolais commentent ce mercredi la rencontre entre les Président Tshisekedi et Kagame au Qatar, mais aussi l’interview accordée par l’ancien Président Joseph Kabila en Afrique du Sud.

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame, se sont rencontrés en face à face dans le cadre de négociations cruciales visant à apaiser les tensions persistantes dans l’est du pays, rapporte Le Potentiel. Cette rencontre a eu lieu mardi 18 mars sous la médiation de l’émir du Qatar, Tamim Bin, représentant un effort international pour résoudre un conflit qui a des répercussions profondes sur la sécurité régionale, explique le journal.

"Glaciales" au début, commente l’Agence congolaise de presse, les discussions entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame à Doha , à l'invitation de l'Emir du Qatar, se sont passées finalement de manière "cordiale".

L’agence ajoute qu’aucun officiel n'a accompagné le chef de l'État dans ce déplacement au Qatar, a ajouté la source.

Cette rencontre, selon Africa News, avait pour objectif de régler le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo. Le même mardi, la réunion prévue à Luanda, en Angola, entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et le Mouvement du 23 mars -M23- a été reportée, a annoncé le ministère angolais des Affaires étrangères dans un communiqué. Le médiateur a évoqué des «circonstances de force majeure» pour justifier ce report, ajoute le tabloïd.

Les trois chefs d'Etat ont réaffirmé́ leur engagement en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, conformément aux décisions prises lors des précédents sommets, résume Congo Nouveau. Un point crucial de cette réunion a été l'accord sur la nécessité de poursuivre les discussions entamées à Doha, afin d'établir des bases solides pour une paix durable, ajoute le tri hebdomadaire.

Les dirigeants ont salué les progrès réalisés dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que lors du sommet conjoint de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui s'est tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 8 février 2025, indique le journal Le Quotidien.

Les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame ont exprimé leur gratitude envers l'État du Qatar pour l'organisation de cette réunion fructueuse, qui a contribué à renforcer la confiance entre les deux pays et à affirmer leur engagement mutuel en faveur d'un avenir sûr et stable pour la RDC et la région, ajoute Mediacongo.net.

« La médiation qatarie suffira-t-elle à éteindre l’incendie qui embrase l’est de la RDC et menace même l’équilibre de la région des Grands Lacs », s’interroge Ouragan.  Pour le média, au-delà des discours, d’aucuns estiment que cette rencontre conduit vers la paix, tandis que d’autres voix critiques n’y voient qu’un nouvel acte dans un duel diplomatique qui semble sans fin.

Entre espoir et scepticisme, l’entrée en scène de l’émirat pourrait bien redessiner les équilibres de cette crise aux ramifications complexes, analyse Info 27. Ce déplacement, effectué dans la plus grande discrétion par Félix Tshisekedi, loin des caméras et du protocole habituel, est révélateur d’un choix stratégique. Plutôt que d’attendre l’ouverture incertaine des négociations avec le M23 à Luanda, le président congolais a préféré aller directement à la source du problème, conclut le quotidien.

Cette rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame ne constitue qu'un début dans la quête de la paix en RDC, fait remarquer Forum des As. Si la volonté de dialogue est clairement présente, ajoute le journal, les défis restent immenses.

Kabila demande des preuves à ses détracteurs

D’un Président de la République au Chef de l’Etat honoraire, Congo nouveau rapporte que l’ancien Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est sorti de son silence le mardi 18 mars depuis Johannesburg, en Afrique du Sud. Rejetant catégoriquement les accusations l’impliquant dans la crise sécuritaire à l’Est du pays, il appelle à une solution endogène portée par les Congolais.

Dans une interview en anglais, détaille Le Potentiel, Kabila a exprimé, mardi son indignation face à des accusations de soutien à l’AFC, demandant aux accusateurs de fournir des preuves.

En quête de réhabilitation politique, commente Info 27, Joseph Kabila a tenté de dissiper les zones d’ombre qui entourent son départ précipité de la RDC et son rôle dans la crise sécuritaire de l’Est. Mais l’ancien président s’est livré à un exercice laborieux, entre dégénérations et formules creuses, ajoute le tabloïd. 

En conclusion, note Le Quotidien, Joseph Kabila ne veut pas d'un pays pleurnichard.

Depuis sa réapparition sur la scène politico-médiatique en février dernier via une tribune dans un journal sudafricain dans laquelle il s’est posé en observateur critique du régime de Kinshasa en attaquant Tshisekedi pour mauvaise gouvernance et violation du pacte républicain de 2006 ayant mis fin à la guerre de 1998-2000, Kabila a repris la parole quelques jours après via la presse namibienne pour proposer son schéma de retour à la paix, rappelle Africa News.