ACP : « ONU : Nous en appelons à des sanctions dissuasives contre le Rwanda » (Première ministre Suminwa) »

Revue de presse du mardi 25 février 2025

 L’intervention de la Première ministre Judith Suminwa lundi 24 février à l’ouverture des travaux de la cinquante-huitième session du Conseil des droits de l’homme à Genève et les mesures prises par l’Union européenne contre le Rwanda sont deux sujets que les médias congolais exploitent ce mardi. 

La Première ministre de la République démocratique du Congo a appelé lundi, à Genève en Suisse, à des sanctions dissuasives contre le Rwanda, pour restaurer l’ordre et la sécurité, et protéger des millions de Congolais vivant à Goma et Bukavu, dans l’Est du pays sous occupation rwandaise, rapporte l’Agence congolaise de presse.

Selon la Cheffe du gouvernement, note l’agence, la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC a atteint des niveaux alarmants.

Pour Judith Suminwa, fait remarquer Mediacongo.net, il est impossible de décrire les cris et les larmes des millions de victimes de ce conflit : femmes, filles violées, enfants enrôlés de force, déplacés, orphelins.

La cheffe du Gouvernement congolais a appelé à une coordination de réponse internationale, mais aussi plaidé pour plus de moyens afin de financer la réponse humanitaire, renseigne Actualite.cd.

Et pour 7sur7.cd, Judith Suminwa a réaffirmé l'engagement de son gouvernement à collaborer avec la commission d'enquête indépendante qui sera mise en place pour documenter les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. 

De son côté, indique Le Potentiel, le Secrétaire général de l’ONU a dénoncé « un tourbillon de violations des droits de l’homme dans l’Est de la RDC, causé par le M23 soutenu par les forces rwandaises. « Il est temps de faire taire les armes. La souveraineté de la RDC doit être respectée », ajoute le journal qui reprend les propos du patron de l’ONU. 

Dans son allocution, Antonio Guterres a réaffirmé la nécessité impérieuse de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC, soulignant que le peuple congolais a droit à la paix et à la sécurité, résume Forum des As.

Le Rwanda sous pression

Dans un autre registre, Mediacongo.net  revient sur l’information selon laquelle les ministres européens des Affaires étrangères se sont réunis lundi 24 février à Bruxelles pour sévir contre les violations répétées du droit international dans l’est de la RDC par le Rwanda. Les discussions dirigées par Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, ont porté aussi sur la suspension de l’accord minier conclu en 2024 avec l’administration Kagame.

Mais à en croire Congo Nouveau, l’Union européenne a suspendu, le lundi 24 février 2025, ses consultations en matière de défense avec le Rwanda, annonçant par la même occasion un réexamen du mémorandum d’entente sur les matières premières stratégiques.

Pour Info 27, il s’agit d’une décision politique forte qui témoigne de l’ampleur des pressions exercées sur le régime de Paul Kagame, à la fois par la communauté internationale et par l’évolution rapide des rapports de force sur le terrain diplomatique.

Sur le terrain diplomatique, commente le quotidien, Kinshasa inflige une défaite décisive à Kigali, un coup sans précédent qui place le régime de Paul Kagame dans une position de fragilité inédite.

Mais cet avis n’est pas partagé par Le Potentiel qui estime qu’en dépit des pressions intenses exercées sur elle, l’Union européenne a refusé de suspendre ses accords directs avec le Rwanda. Cette position est perçue comme un sabotage manifeste, alors que le monde entier est déjà conscient des massacres commis par le Rwanda contre les populations congolaises dans l’Est de la République démocratique du Congo, notamment au Sud-Kivu et au Nord-Kivu, argumente le tabloïd.

Contre le Rwanda, explique Africa News, l’Union européenne va d’abord appliquer les sanctions classiques, ce qu’elle appelle des « mesures restrictives » à titre individuel: gel des avoirs en Europe et interdiction de séjour sur le territoire de l’Union.

Pour Forum des As, cette déclaration de l'Union européenne intensifie la pression internationale sur le Rwanda. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU avait accusé Kigali de soutenir les terroristes du M23 et exigé le retrait immédiat de ses troupes du territoire congolais.