Des notables de la province de la Tshopo ont demandé, samedi 21 octobre, au Gouvernement de s’impliquer pour mettre fin au conflit opposant la communauté Mbole à celle de Lengola.
Dans une interview à Radio Okapi, l’un de ces notables, Faustin Batongo Libembe, a expliqué que ledit conflit sévit depuis 7 mois dans la partie de Lubuya-Bera.
Il résulte, selon lui, de la cession d’une centaine d’hectares de terre par la gouverneure de province de Tshopo à la société agropastorale du Congo pour une durée de 5 ans.
Ce contrat d’occupation aurait lésé l’une des communautés. Et, cette frustration est l’élément déclencheur du conflit interethnique, soutient ce notable de Tshopo.
Ce conflit a occasionné des morts et des déplacés.
Craignant de voir cette crise toucher plusieurs autres communautés, Faustin Batongo Libembe demande à la gouverneure Madeleine Nikomba de reconsidérer sa décision pour favoriser une cohabitation pacifique entre communautés.
« La première des choses à faire est de reconsidérer ce contrat qui, du reste, n'est qu'un contrat d’occupation provisoire de 5 ans, signé entre la gouverneure de province, et la société agropastorale du Congo. La deuxième mesure à prendre est d'organiser un vrai dialogue entre toutes ces ethnies-là qui ont toujours vécu dans la paix pour que demain ou après-demain, elles reprennent leur milieu de vie naturelle. La troisième proposition est de faire en sorte que les vrais auteurs, les auteurs intellectuels, les « auteurs morals » et bien d'autres auteurs matériels soient réellement sanctionnés », a proposé ce notable de Tshopo.
Par ailleurs, il sollicite aussi une assistance humanitaire en faveur des personnes déplacées à la suite de ce conflit.
Des allégations réfutées
Le gouvernement provincial de Tshopo a rejeté, samedi dernier, les allégations de la responsabilité de la gouverneure Nikomba dans l’origine du conflit entre les ethnies Mbole et Lengola.
Cette position a été exprimée au cours d’une conférence de presse animée conjointement par le ministre provincial de l’EPST et porte-parole du gouvernement provincial, avec ses collègues en charge respectivement des Affaires foncières, de l’Intérieur et sécurité ainsi que des Affaires humanitaires.
Les quatre ministres provinciaux ont tenu à lever l’équivoque au sujet du conflit Mbole-lengola que d’aucuns attribuent à la gouverneure de province au motif d’avoir signé un contrat foncier en faveur d’une entreprise libanaise.
Pour le ministre provincial des Affaires foncières de la Tshopo, Alexis Bahuma, la gouverneure Nikomba n’y est pour rien dans ce conflit interethnique :
« A vous dire vrai, la superficie est occupée par la société CAP est calme, les gens y travaillent. Il y a des Mbole, des Lengola, des Topoke, les Lokele, toutes les communautés sont là en train de travailler paisiblement. Alors où est le conflit qu’on soutient avoir été provoqué par ce contrat-là de la société CAP ? Puisque que là-bas il n’y a pas de problème ».
Afin de mettre un terme à ce conflit, le ministre provincial de l’Intérieur et Sécurité de la Tshopo, Jean Norbert Lokula exhorte la population à une vigilance tous azimuts :
« Quand vous trouvez des personnes étranges dans notre milieu, il faut d’abord poser cette question : il est venu d’où ? Qu’est-ce qu’il fait ici ? Et il faut saisir les autorités à temps. Comme Mobutu a toujours dit, l’autorité n’est pas un magicien qui peut tout connaitre et il n’y a pas une armée qui a gagné une guerre sans le concours de sa population ».
En outre, il a annoncé que le gouvernement central a dépêché une force spéciale de la police afin de mettre un terme aux tueries perpétrées par des assaillants dans la commune de Lubunga. Des tueries attribuées au conflit communautaire Mbole et Lengola. Le ministre provincial de l’Intérieur de la Tshopo a précisé que cette force spéciale sera déployée de façon permanente notamment à Ossio, Kubagu et Ngenegene.