Des enfants le 19/05/2014 dans un hangar construit par l’Unicef pour les expulsés de Brazzaville réinstallés dans un centre de transit à la cite de Maluku dans la commune de la Nsele à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a révélé, lors d’une conférence de presse tenue le 11 avril 2025 à Genève, qu’un enfant congolais est victime de viol toutes les 30 minutes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a également précisé que près de 10 000 cas de viols et violences sexuelles ont été documentés entre janvier et février 2025, les mineurs représentants 35 à 45 % des victimes totales.
Cette crise intervient dans un contexte d’offensive accrue du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu : « Il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais d’une crise systémique. Certains survivants sont des enfants en bas âge. C’est une arme de guerre, une tactique délibérée de terreur », a dénoncé James Elder depuis Goma, ville partiellement contrôlée par le M23.
Des chiffres sous-estimés et des défis humanitaires
Le porte-parole a souligné que les données réelles pourraient être bien plus élevées en raison de la stigmatisation, de la peur des représailles et de l’insécurité persistante. L’accès aux soins médicaux, au soutien psychologique et à l’assistance juridique est gravement compromis, notamment par une pénurie de kits de prophylaxie post-exposition VIH et des coupes budgétaires.
Face à cette urgence, l’UNICEF met en garde contre un déficit de financement critique : sans réponse rapide, 250 000 enfants risquent de perdre tout accès aux services de protection dans les 12 prochaines semaines.