Un calme précaire et fragile règne le matin de ce samedi 12 avril dans la ville de Goma, au Nord-Kivu, à la suite d’une nuit marquée par des bombardements et des échanges de tirs nourris entre forces rivales. Les quartiers Ndosho, Kyeshero, Mugunga et la zone sud du territoire de Nyiragongo ont été particulièrement touchés, plongeant la population dans une panique généralisée.
Selon des témoignages dans la région, ce samedi matin, la population reste terrée chez elle, observant l’évolution de la situation, à l’abri du danger. La ville volcanique tourne au ralenti : Les mouvements sont réduits, les grandes artères sont désertes, la circulation perturbée, et la majorité des écoles de l’ouest de la ville restent fermées par précaution. La population est en alerte, de nombreux habitants restent confinés chez eux, tandis que des quelques groupes se forment sur certaines avenues pour tenter de recueillir des informations sur les événements de la nuit.
Témoignage local
Un résident de Ndosho, sous anonymat, décrit une « surmilitarisation » avec des rebelles lourdement armés contrôlant strictement les accès au quartier, soumettant les passants à des fouilles systématiques.
Les violences de la nuit du 11 au 12 avril opposeraient les combattants Wazalendo aux rebelles du M23/AFC qui contrôlent Goma depuis janvier. Les Wazalendo auraient tenté une incursion pour reprendre la ville vers le quartier Ndosho, rencontrant une résistance organisée, selon certaines sources.
Aucun bilan officiel n’a été communiqué, mais cette escalade s’inscrit dans un conflit prolongé impliquant des acteurs régionaux, notamment le Rwanda accusé de soutenir le M23.