EcoNews : « Affaire François Beya : L’heure des arrestations en cascade a sonné ! »

Revue de presse du mercredi 9 février 2022

L’interpellation du conseil spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, François Beya, continue d’alimenter la chronique. Les commentaires vont bon train dans les journaux parus mercredi 9 février à Kinshasa.

Plus de doute possible sur ce qu’il faut désormais appeler, «Affaire François Beya», mettant en cause le conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité. Dans un communiqué, lu mardi soir sur les antennes de la télévision nationale (RTNC), la Présidence de la République vient de briser l’omerta en faisant part des «indices suffisamment sérieux» qui pèsent sur François Beya dans une «tentative de déstabilisation des institutions démocratiques», rapporte EcoNews.

Les faits étant désormais établis, « on ne pense pas que François Beya se serait engagé seul dans cette démarche. Il doit avoir sûrement bénéficié d’une collaboration des tierces personnes. Depuis janvier 2022, l’ANR tentait déjà de démonter la filière. Des arrestations en cascade sont donc en téléchargement », poursuit le journal.

« Enfin, le Président se prononce ! », s’exclame AfricaNews, en apportant un éclairage sur l’interpellation de son conseiller spécial. En tout cas, « après le passage de Kasongo Mwema sur les antennes de la «RTNC», le Spécial sait au moins à quoi s’en tenir. François Beya a été arrêté le 5 février et les autorités de l’Agence national des renseignements ont commencé à l’entendre. Ces ennuis inattendus sont venus marquer un nouvel épisode dans la carrière bien remplie de ce flic qui a servi quatre dirigeants successifs du pays, du Maréchal Mobutu à Félix Tshisekedi », commente le tabloïd.

Pour La République, cette affaire plombe le climat politique et induirait une nouvelle cadence. « Désormais, estime le journal, le coup de balai devrait porter sur un champ plus large encore, intégrant des secteurs qui ne l’auraient pas été initialement. La donne sécuritaire en rajoute à la nécessité d’une profonde et large restructuration des maillons essentiels du pouvoir. Il paraît que le « tsunami », tant attendu devrait s’appuyer également sur les résultats des enquêtes en cours afin de mettre hors ligne des brebis galeuses ».

Il s’agit d’une affaire relevant de la sureté de l’Etat. Une matière de ce genre est de la compétence exclusive de l’Agence nationale de renseignement (ANR), précise par ailleurs L’Avenir, rapportant les propos du porte-parole du chef de l’Etat. Selon lui, les enquêtes se poursuivent et les investigations s’effectuent à différents niveaux.

« Affaire Beya rime avec atteinte à la sécurité nationale. Pas moins. Une affaire hautement politique et non des affaires bassement matérielles », note l’editorialiste de Forum des AS ; avant de se lancer dans un jeu des mots :

« Laissons donc l'Etat arraisonner seul l'affaire Beya. Car au nom de la raison d'Etat, l'Etat a toujours raison. Même si la raison d'Etat a ses raisons que la raison elle-même ne connaît pas ».

Le quotidien se pose par ailleurs une série de questions concernant cet « homme de réseaux et de raison, François Beya va-t-il béatement s'incliner devant la raison d'Etat ? Ce, en se rappelant le célèbre passage de " Le Loup et l'Agneau ", à savoir que la raison du plus fort est toujours la meilleure ? Que va-t-il faire face à cette affaire d'Etat ? Se refaire une raison ou se défaire ? Comparaître pour avoir raison face à la raison d'Etat et se tirer ainsi d'affaire pour éviter l'enfer ? ».

Pour Le Potentiel, quelle que soit l'issue des enquêtes, « il faut d'ores et déjà considérer une rupture de confiance entre le boss et son conseiller spécial. Au cas où ce dernier serait lavé de tout soupçon, plus rien ne pourra être comme avant parce que, entre eux, se sera déjà érigé un mur de cactus. Sinon, ils renoueraient une relation teintée d'hypocrisie et de méfiance réciproque ».