Plus de trois cent trente personnes sont victimes de graves violations des droits de l’homme, notamment des tueries et des enlèvements commis depuis janvier dernier par la milice CODECO en Ituri, a révélé Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme dans sa déclaration publiée vendredi 17 avril à Genève en Suisse. Elle recommande que des enquêtes approfondies soient menées sur toutes ces violations et que leurs auteurs soient poursuivis.
« Nous sommes alarmés par l’aggravation de la situation sécuritaire dans les territoires de Djugu et Mahagi en Ituri, où 150 personnes sont tuées depuis le mois de mars dernier par une série d’attaques des assaillants », a affirmé la Haut-commissaire Bachelet.
D’autres personnes ont été blessées ou enlevées par ces hommes armés. Les dernières violences ont eu lieu samedi 11 avril au village Koli dans Djugu, où 23 civils ont été abattus, a-t-elle détaillé.
Face à l’escalade de la violence dans la zone, Michelle Bachelet demande au gouvernement de la RDC de renforcer la présence des forces de sécurité dans les zones affectées et que des enquêtes approfondies soient menées sur toutes ces violations des droits de l'homme présumées. Elle redoute que, si les attaques se poursuivent sans une réponse décisive des forces de sécurité pour défendre la population civile, les communautés qui en sont victimes pourraient former des milices d’autodéfense, augmentant ainsi la probabilité d’aggraver la violence intercommunautaire.
Cette déclaration intervient dans un contexte où la milice CODECO a intensifié ses attaques jusqu’à la localité de Mwanga à la périphérie de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri et siège des institutions provinciales.