« Il y a la famine. Tout a été ravagé et la population a besoin de manger ». C’est le cri de cœur lancé par l’administrateur intérimaire de Yumbi, le colonel Olivier Gasika. Aucune activité commerciale n’est perceptible dans cette cité de la province de Maï-Ndombe, après les tueries de mi-décembre. L’ONU parle de 890 morts, mais l’autorité territoriale avance un bilan de plus de 500 morts.
Yumbi vit essentiellement de la pêche et l’agriculture. Une activité qui ne marche plus. Les habitants sont en fuite. Ils ont trouvé refuge dans les villages voisins.
« Nous sommes vraiment en difficultés. On a eu beaucoup de pertes matérielles », se désole Caroliche, l’un des habitants de Yumbi.
Les tueries qui ont endeuillé des familles à Yumbi ont occasionné la perte des matériels de pêche des habitants. Ecoles et maisons sont détruites. L’année scolaire est menacée. "Les gens n’ont plus de maison, et de pain. Rien ne va", se plaignent les résidents.
Ils appellent l’Etat à leur venir en aide. Ils plaident aussi pour le retour rapide de la cohabitation pacifique entre les Ttende et le Nunu pour faire face à cette crise socioéconomique.
« Nous leur demandons seulement de revenir. La cohabitation est inévitable. C’est le destin qui a voulu que nous partagions avec eux ce territoire », affirme un autre habitant.
Depuis plusieurs années, les deux tribus (Batende et Banunu) ont toujours vécu ensemble. A la mi-décembre, des conflits foncier et politique ont été à la base des affrontements entre les deux peuples, occasionnant des centaines de morts et des déplacements massifs.
Une crise qui expose la population de Yumbi à plusieurs maladies, alerte le colonel Gasika.