Revue de presse congolaise du lundi 16 octobre 2017.
Joseph Kabila et Jacob Zuma ont eu des «échanges fructueux à Kinshasa», lors du séjour du président sud-africain sur le sol congolais, écrit La Prospérité à la une.
Le journal se réfère au communiqué conjoint publié à l’issue de la séance travail entre les deux chefs d’Etats, et note que les deux hommes «ont échangé sur le développement de la situation politique, sécuritaire et économique dans l’Espace SADC ainsi que dans la région des Grands Lacs». Les deux personnalités ont ainsi réitéré «leur totale adhésion aux décisions pertinentes du 37ème sommet de la SADC concernant la position positive de la situation politique en République Démocratique du Congo».
Parmi ces décisions, La Prospérité revient entre autres sur «un certain nombre de problèmes qui ont rendu irréaliste la tenue des élections par la République démocratique du Congo en décembre 2017 comme prévu initialement».
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a aussi demandé à la CENI «de publier le calendrier électoral révisé en consultation avec le Gouvernement et le Conseil national de suivi de la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 (CNSA)», rappelle le quotidien.
Le président de la RDC et son homologue de l’Afrique du Sud ont noté une évolution «positive», de la situation politique de la RDC, titre pour sa part Actualité.cd
«Les deux chefs d’États ont échangé fraternellement sur le développement de la situation politique, sécuritaire, économique dans l’espace SADC, ainsi que dans la région des Grands Lacs. Ils ont réaffirmé leur détermination à consolider les acquis de la démocratie, la stabilité, la sécurité en faveur des peuples de la région», rapporte ce site d’informations en ligne qui se fie aussi au communiqué conjoint publié à l’issue de la rencontre Joseph Kabila et Jacob Zuma.
L’Avenir se penche quant à lui sur la «coopération agissante» entre les deux nations dans le domaine diplomatique et économique notamment. Le tabloïd rappelle que dans le cadre de cette entente, il a été signé -le 31 juillet 2017- un accord d’exemption des visas pour les détenteurs des passeports diplomatiques et de service, notamment les officiels congolais et sud-africains.
Le président sudafricain Jacob Zuma est reparti de Kinshasa sans tambour, ni trompette. Pas de grande annonce au terme de sa visite. En difficulté dans son pays, Jacob Zuma n’est pas prêt à lâcher son homologue de la RDC, Joseph Kabila, indique Le Potentiel qui fait observer que Zuma et Kabila sont «liés pour le meilleur et pour le pire-entre les affaires et la politique.»
Tripartite CENI-CNSA-Gouvernement
La rencontre tripartite tant attendue a fini par ouvrir ses portes samedi 14 octobre. Elle devra évaluer le processus électoral et de publier le calendrier électoral toujours annoncé comme «imminent».
Mais cette réunion a été suspendue le même jour à la suite d’un agenda politique «chargé» marqué aussi par l’arrivée le même samedi du président Jacob Zuma.
C’est «dans la confusion», que ces travaux ont débuté, commente Le Soft international.
La confusion que soulève le quotidien n’est pas qu’une question d’agenda politique «chargé», mais aussi de la guerre de leadership entre notamment la CENI et le CNSA. Pour Joseph Olenghankoy, président du CNSA, la CENI a mis le CNSA devant un fait accompli en faisant des annonces préalables consistant à ne pas envisager des scrutins en 2017 mais en 2019 et réclamant au moins 504 jours à compter de la fin des opérations d’enrôlement qui se poursuivent encore dans les Kasaï, analyse le journal, qui se base sur le discours d’ouverture de Joseph Olenghankoy.
Parlant notamment des élections, il a rappelé, selon lui, ce qui est écrit dans l’accord de la Saint-Sylvestre: si les élections n’ont pas lieu au plus tard en décembre 2017, il revient au CNSA d’apprécier unanimement ou de manière consensuelle avec le Gouvernement et la CENI le temps nécessaire pour pouvoir parachever lesdites élections.
C’est une coalition de «falsificateurs», scrute Le Potentiel.
Dans son décryptage des faits, le quotidien note que la tripartie du Palais du peuple est une trouvaille de la MP et que la période choisie n’est pas fortuite.
La MP a bien chronométré le timing. A quelques jours de l’arrivée en RDC de l’ambassadrice des Etats- Unis aux Nations unies, Nikki Haley, elle a voulu se servir de cette tripartite pour donner un gage de sa volonté d’aller aux élections, dissèque Le Potentiel.
A dire vrai, la tripartite est juste destinée à une consommation extérieure. A la confusion qui y règne, la MP ne pense qu’à une chose : gagner du temps et encore du temps tout en protégeant le fauteuil de son autorité morale au-delà de décembre 2017. Bruno Tshibala et Joseph Olenghankoy ne sont là que pour compléter le décor, le scénario ayant été écrit à l’avance entre la CENI et la MP, considère le tabloïd.
La position du journal Le Potentiel n’est pas partagée par L’Avenir qui annonce que Nangaa et Olenghankoy vont faire une évaluation sans complaisance. Les informations nécessaires issues de cette tripartite permettront de communiquer à l’opinion tant nationale qu’internationale, la vérité sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’accord. Elles permettront également de formuler des recommandations sur ce qui reste à faire pour la paix et la réussite du processus électoral en cours, a rassuré le président du CNSA, fait valoir le quotidien.
Dans un autre chapitre, Cas-Info.ca parle de la candidature de la RDC au Conseil des droits de l’homme. «Mushobekwa s’en prend aux États-Unis, ces pays qui se disent puissants, «par rapport à quoi ?»
«Nous irons jusqu’au bout de notre candidature. Jusqu’au vote », a martelé lundi sur Rfi la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, rapporte Cas-info.ca.
Bien avant de donner rendez-vous à ses détracteurs, à la décision «des urnes», l’ancienne journaliste a d’abord pris soin de régler ses comptes aux opposants au bulletin de vote dénommé RDC. Y compris aux États-Unis. Sans citer nommément le pays de Donald Trump, mais en évoquant de manière à peine voilée les violences policières contre les Noirs souvent perpétrées dans les villes américaines, Mushobekwa s’en est pris à ces pays qui s’érigent en donneurs de leçons parce qu’ils se considèrent comme puissants, a pilonné, en substance, la ministre. Avant de s’interroger, «[Ils] sont puissants par rapport à quoi ?».