Le Phare : « Passeports semi-biométriques : la nouvelle bombe sociale »

Revue de presse du 18 septembre

Pour des raisons notamment sécuritaires, le gouvernement de la RDC a décidé d’invalider à partir du 16 octobre prochain les anciens passeports congolais semi-biométriques encore circulation. Cette décision suscite largement les commentaires des journaux lundi 18 septembre à Kinshasa.

Le Phare rapporte que cette décision du gouvernement congolais soulève des vagues de protestation chez des millions de compatriotes vivant au pays comme ceux résidant à l’étranger. Même dans la famille politique du Chef de l’Etat, l’indignation monte, relève le journal, qui fait savoir que  Patrick Kakwata, Yves Kisombe et Alain Lubamba de la Majorité présidentielle  sont mécontents de l’initiative du ministère des Affaires étrangères.

Le quotidien s’interroge par ailleurs de l’opportunité de cette mesure « aux conséquences sociales, financières, économiques et diplomatiques désastreuses ».

De l’avis du journal qui dit s’appuyer sur certains observateurs, les autorités congolaises cherchent à travers cette décision à restreindre les mouvements d’une catégorie de ses citoyens, notamment les opposants politiques particulièrement actifs dans des actions de lobbying à l’étranger ces derniers temps.

Le Potentiel parle carrément d’une arnaque. Le quotidien fait remarquer que le vice-ministre des Affaires étrangères, Agée Aje Matombe, a pris cette décision et l’a annoncée sans passer par le Conseil des ministres.

Et à l’Assemblée nationale, une vague de motions se succèdent pour demander des explications, rapporte le journal, qui estime que cette décision « sent l’arnaque ». Pour s’en convaincre, le journal rappelle les révélations faites dernièrement par Reuters sur le vaste réseau qui gère le marché congolais de passeports.

Selon cette enquête de Reuters en effet, sur les 185 USD payés officiellement pour acquérir le passeport ordinaire congolais, à peine 35% étaient versés au Trésor public. Le reste, poursuit le quotidien, soit 65%, est partagé entre une entreprise belge et un proche de la famille présidentielle basée à Dubaï.

Forum des As de son côté juge la décision du gouvernement « inopportune ». Le journal rapporte en effet que les Congolais qualifient « d’irréaliste », le délai d’un mois accordé à la validité de ce document indispensable pour tout voyage en dehors du pays.

Pour revenir au fond du problème, le quotidien estim e que les moments ne prêtent pas du tout pour ce genre de décisions. Le quotidien, qui a scruté les réactions des internautes sur la toile, renseigne que les internautes projettent des manifestations de rue au courant de cette semaine pour obliger le Gouvernement à faire marche arrière.

La RDC est victime de surnombre de passeports sur le marché, par rapport au nombre des passeports imprimés et vendus, s’explique pour sa part le vice-ministre Matembo, cité par L’Avenir. Le tabloïd ajoute qu’à cause de cette situation, plusieurs détenteurs des passeports congolais ne sont pas connus du ministère en charge desdits passeports.

Au chapitre des réactions,  le député Alain Lubamba wa Lubamba, demande, donc, à Monsieur le Vice-ministre des Affaires Etrangères d’annuler tout simplement cette mesure, écrit La Prospérité. L’élu de Kabinda, dans la Province de la Lomami croit savoir que tous les détenteurs de cet ancien passeport auront des difficultés à circuler à travers le monde, juste, après l’expiration du délai butoir, ajoute le journal.