Le général Marcellin Asumani, accusé d’avoir violé lundi 28 août la propriété des Nations unies à Kananga, nie avoir voulu arrêter le journaliste Edouard Diyi. Selon lui, il a seulement interdit une conférence que ce dernier devait organiser.
Au cours d’une conférence de presse, l’officier supérieur de l’armée congolaise a affirmé qu’il n’était pas opposé à la liberté d’expression, mais qu’il voulait sauvegarder la quiétude sociale.
«Je lui ai dit : M. Edouard, le moment n’est pas indiqué pour parler des problèmes des élections. Parce qu’il y a un organe [CENI] qui siège maintenant à Kananga. C’est sans objet. Je lui ai demandé de partir. Mais au lieu de partir, il amène sa foule devant la MONUSCO. La Police intervient. C’est la Police qui ne permettait pas aux gens de se regrouper. Quand je suis arrivé, M. Edouard a fui», a expliqué le général Asumani.
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Selon des témoins, cet incident serait parti de l’interdiction par le général Asumani d’une réunion sur la fin du mandat du président Kabila que devait animer le journaliste Edouard Diyi. Le journaliste aurait ensuite été poursuivi par des militaires et s’est réfugié au siège de la MONUSCO dont l’entrée a été forcée par les militaires.
Dans un communiqué publié mardi 29 août, le chef de la MONUSCO, Maman Sidikou, a condamné cette «violation de la propriété des Nations unies» à Kananga par des soldats de l’armée congolaise et a demandé que les auteurs de cet acte soient poursuivis.
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, écrivait dans un communiqué que la «hiérarchie militaire locale dément toute incursion des militaires congolais dans une base de la MONUSCO à Kananga.»
D’après lui, «l’incident aurait concerné des éléments des forces loyalistes poursuivant un individu présumé auteur de tentative de constitution d’un nouveau groupe armé dans cette province et qui s’est réfugié dans une base de la Monusco en se présentant comme un journaliste, ce qui ne saurait en tout état de cause fonder une quelconque immunité en sa faveur», peut-on lire dans le communiqué de mercredi 30 août.