Revue de presse du mardi 20 juin 2017
La conférence de presse tenue lundi à Genève par le ministre congolais de la Justice, Thambwe Mwamba, est largement commentée ce mardi dans les journaux parus à Kinshasa. C’est la première fois qu’il s’adressait directement à la presse depuis l’annonce d’une plainte le visant en Belgique pour crime contre l’humanité.
La Prospérité a trouvé le ministre «très silencieux» sur cette affaire alors que sa réaction était des plus attendue. «Il brise le silence. Mais pas trop», note le journal.
Le quotidien rapporte qu’au cours de sa conférence de presse, le ministre s’est appesanti sérieusement sur d’autres points plutôt que celui qui le concerne personnellement, la plainte déposée contre lui en Belgique.
«Nous nous en tenons au communiqué déjà émis par mon avocat», a déclaré le ministre au sujet de cette plainte.
Autant dire que l’opinion devra rester sur sa faim, s’il faut avoir le son de cloche de cet ancien haut cadre du RCD, commente La Prospérité. Juriste de premier plan, certainement, qu’il n’a pas voulu faire un faux pas en disant un mot de trop dans son speech, analyse le journal.
Le Phare également a trouvé Thambwe Mwamba avare de mots. Tout ce que l’on a pu retenir est qu’Alexis Thambwe Mwamba s’est dit prêt à affronter ses juges, afin de démontrer son innocence, note le journal.
Le conférencier a, au passage, démenti avec force les rumeurs qui faisaient état de son arrestation en Belgique, depuis la semaine dernière, écrit également le quotidien. Pour le reste, commente le confrère, Thambwe Mwamba a donné l’impression de s’être conformé à la ligne de défense déjà développée par son avocat.
C’est finalement sur le dossier Katumbi et les demandes d’enquête internationale sur le Kasaï que Thambwe Mwamba se sera le plus exprimé. Et au sujet de Moïse Katumbi, le ministre de la Justice a fait savoir que l’opposant pouvait regagner le pays. Un retour qui ne sera pas de tout repos, note Le Potentiel qui estime que le ministre s’est substitué au procureur général de la République en laissant entendre que M. Katumbi devra «se présenter devant le juge».
Rien de rassurant puisque la majorité au pouvoir a démontré devant la face du monde qu’elle ne tient jamais parole, tranche le journal.
Le Potentiel voit dans cette déclaration de Thambwe Mwamba «un piège». Moise Katumbi devra, dès son retour au pays, être conduit en prison à la suite d’une décision de justice prise à son absence dans une affaire de spoliation d’immeuble, croit savoir le quotidien. Le journal dénonce des «stratagèmes de mauvais goût», évoquant le rapport des évêques catholiques qui avait qualifié ce dernier procès de «mascarade».
Contre les sanctions de l’UE
L’Avenir et Forum des As consacrent leurs Unes à la manifestation organisée devant le bureau de la représentation de l’UE à Kinshasa par la plateforme du ministre Steve Mbikayi. Une manifestation organisée pour dénoncer les sanctions individuelles décidées par l’Union européenne contre des responsables congolais.
Cette ingérence de l’Union européenne dans les affaires internes de la RDC et le manque de respect dû à ses autorités, étaient suffisants pour provoquer la colère de la Nouvelle classe politique et sociale opposition nationaliste, note L’Avenir.
Le journal rapporte que des jeunes, venus de partout, calicots et banderoles en mains, ont assiégé l’immeuble de la BCDC abritant les bureaux de l’UE. Sur les banderoles que transportaient les manifestants, on pouvait notamment lire «Non à l’impérialisme. Non au néocolonialisme. La RDC n’est pas une province de l’Europe», découvre-t-on dans les colonnes de Forum des As.
«En sanctionnant des officiels congolais, l’Union Européenne s’est substituée en la justice congolaise. Les choses ne doivent pas évoluer en ce sens, c’est inacceptable. Oui à la coopération mais non à la colonisation», a déclaré le secrétaire général du Parti travailliste cité par le journal.