L’appel du Haut-commissaire aux droits de l’Homme à une enquête internationale sur les violences au Kasaï est l’un des sujets commentés par les journaux parus mardi 13 juin à Kinshasa.
Dans un tweet posté lundi 12 juin, le Haut-commissaire aux droits de l’Homme Zeïd Al Hassan, commentant la situation sécuritaire au Kasaï, a estimé que «la RDC est devenue une jungle où règne l’impunité», rapporte Le Potentiel, ajoutant que dans le même tweet, ce haut fonctionnaire de l’ONU a soutenu que, face à cette situation, «l’enquête internationale s’impose».
Pour le quotidien, l’appel du Haut-commissaire aux droits de l’homme illustre sans nul doute la volonté de la communauté internationale d’imposer une commission d’enquête non seulement sur l’assassinat de deux experts mais aussi de tous les massacres commis dans le Kasaï. Il incarne également, analyse le journal, le désaveu «des puissances planétaires agissant sous le couvert de l’ONU» du discours «souverainiste» des autorités congolaises sur la situation du Kasaï.
Et en rendant à travers son tweet « caduques » les tergiversations et la position de Kinshasa par rapport à ce dossier, le haut-commissaire aux droits de l’homme relance « le bras de fer entre le gouvernement et l’ONU », craint le quotidien.
Pour Le Phare, la réaction du Haut-commissaire aux droits n’est rien d’autre que le «rejet de l’ONU» de l’option du gouvernement congolais relative à l’organisation d’une enquête mixte sur les violences au Kasaï, sous son autorité.
Scrutant les propos de Zeïd Al Hassan, le journal prédit l’ouverture d’une enquête qui risque d’ouvrir les portes de la prison de la CPI à plusieurs autorités politiques, militaires et administratives congolaises mais aussi des hommes de troupes impliqués dans les tueries et violations massives des droits humains au Kasaï.
De l’avis du quotidien en effet, le député Clément Kanku, cité comme suspect numéro un par les sources officielles dans ce dossier, ne pourrait être seul dans le box des accusés. Sans la publier, le journal fait état de l’existence «d’une longue liste de présumés commanditaires de ces violences qui circulent déjà sur les réseaux sociaux».
Mais que dit le président Kabila de tout ce qui se passe au Kasaï ? « Il n’a encore rien dit », répond La prospérité, qui fait plutôt savoir que le chef de l’Etat congolais séjourne depuis lundi à Tshikapa, le chef-lieu de la province du Kasaï secouée par les violences.
Le journal note cependant que cet énième voyage du chef de l’Etat congolais dans la région intervient dans un contexte particulier où l’ONU s’apprête à lancer une enquête spéciale et internationale sur les crimes, tous les crimes, enregistrés dans cette partie du pays. Et d’après le ministre de l’intérieur Ramazani Shadary qui l’accompagne dans cette tournée, « Joseph Kabila est à Tshikapa pour rassurer la population et aller à la rencontre des notables et diverses personnalités du Kasaï», rapporte le journal.
Les journaux parus ce mardi à Kinshasa reviennent également sur l’audition lundi à l’Assemblée nationale du Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Léonard She Okitundu au sujet les dernières sanctions que l’Union européenne a infligées à certaines autorités congolaises.
Au cours de cette audition, le chef de la diplomatie congolaise a dénoncé le caractère «politiquement arbitraire» de ces sanctions ciblées contre des personnalités congolaises, rapporte L’Avenir.
Il a assuré les élus du peuple que le gouvernement va régir avec «réponse concertée sur le plan national» et a plaidé pour la création d’un front africain en vue de lutter contre des mesures restrictives de l’Union européenne (UE) aux gouvernements africains, ajoute le quotidien.
Actualité.cd qui revient sur cette audition rapporte qu’au cours de son intervention, le ministre des affaires étrangères a cependant déploré la «faiblesse des chefs d’États africains» devant l’UE. Il a notamment pointé le fait que «même dans le fonctionnement de l’Union africaine, l’Union européenne contribue à 80%», a relevé le site d’information en ligne.