La déclaration de l’Union européenne publiée mardi en rapport avec le déroulement des manifestations de l’opposition et la question du sort du facilitateurdu dialogue récusé par l’opposition sont parmi l’un des sujets qui suscitent les commentaires des journaux parus mercredi 3 aout à Kinshasa.
L’Union Européenne, qui a suivi de près le meeting MP du 29 juillet au stade Tata Raphaël, ainsi que les deux manifestations de l’Opposition, apprécie la manière dont ces activités politiques se sont déroulées, rapporte La Prospérité, ajoutant que l’UE a en outre appelé toutes les parties concernées par le processus électoral rd-congolais à la raison.
La partie gouvernementale et l’Opposition sont invitées à créer les conditions nécessaires pour démarrer, le plus rapidement, le Dialogue, poursuit le quotidien qui croit savoir que le sort du facilitateur « Kodjo est presque réglé ». A en croire le quotidien, une réunion du Groupe de soutien à la Facilitation du Dialogue est prévue pour jeudi 4 août. Plusieurs observateurs et éditorialistes évoquent ouvertement l’hypothèse d’un départ d’Edem Kodjo qui serait remplacé par un ancien Chef d’Etat africain, démocrate convaincu, rapporte La Prospérité.
Il s’agit, selon le journal qui cite les milieux diplomatiques, de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré. Le journal soutient que l’homme a l’avantage de mieux connaître la situation sociopolitique en RDC. Il connaît également mieux les différents acteurs politiques du pays. Entre 2005 et 2006, il s’était personnellement impliqué pour relancer le processus électoral déjà en panne à l’époque, rappelle le quotidien.
Analysant cette évaluation de l’UE sur les récentes manifestations politiques en RDC, L’Avenir estime que, dans un contexte national où le Commissaire provincial de la Police nationale congolaise, dans l’exercice normal de ses fonctions, a été sanctionné par les Etats-Unis d’Amérique, et où certaines autorités de Kinshasa seraient sous la menace de sanctions internationales ciblées, cette déclaration prouve à suffisance que l’image de la République démocratique du Congo telle que vendue à l’extérieur ne ressemble pas du tout à la réalité.
Car, fait remarquer le tabloïd , pendant que tout le monde n’accordait aucune chance à la Police nationale pour sécuriser avec professionnalisme ces manifestations, le Gouvernement de la République a relevé un défi de taille qui, insiste le tabloïd, lui a même valu les félicitations de son deuxième bailleur de fonds après la Banque mondiale.
Dans un autre registre, Le Phare titre en manchette « Terrible bavure à Limete : un combattant de l’UDPS abattu par balles ». D’après le quotidien, une grosse bavure militaire s’est soldée mardi par la mort, par balle d’un combattant de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) dans le périmètre situé entre la 7eme et la 16eme Rue de la commune de Limete.
Le quotidien qui s’appuie sur des témoignages recueillis sur place rapporte que la victime, le nommé Augustin Mpiana Musoko, a été tué après un chaud débat engagé devant la morgue de l’Hôpital Saint Joseph de Limete avec les membres de sa famille qui étaient en train de négocier le kit d’enterrement d’un de ses frères, dont le corps venait d’être déposé dans ce site mortuaire et les marchands de cercueils.
Un militaire, pas concerné par ce débat, s’en mêlera. À la tournure des échanges qui devenaient chauds, relate le journal, la victime, motocycliste de son état, a jugé bon de s’éclipser en moto. Il sera pourchassé et abattu à bout portant de plusieurs balles par ce militaire à la hauteur de la 16eme Rue Limete.
La nouvelle de la mort d’Augustin Mpiana sera aussitôt répandue dans les milieux des combattants de l’UDPS de Limete, Mombele et Kingabwa, car il portait un T-shirt et un badge à l’effigie de Tshisekedi. Ce qui a provoqué la tension durant tout l’après-midi de mardi aux abords du siège de l’UDPS à Limete, précise le journal.
Forum des As de son côté révèle que les organisations de la société civile congolaise, toutes tendances et composantes confondues, se sont réunies mercredi dernier à la maison des élections à Kinshasa/Gombe pour dénoncer « la conversion unilatérale des membres du cabinet politique du facilitateur Edem Kodjo en délégués de la société civile ». Et ce, précise le quotidien, sans préalablement avoir le mandat de cette structure citoyenne.
Ces leaders de la société civile jugent « inadmissible » le fait que le facilitateur se soit, selon eux, arrogé le droit de designer leurs membres en leur place, rapporte le quotidien, soulignant que pour ces leaders de la société civile congolaise, la seule liste consensuelle, définitive et représentative de tendances au sein de cette structure, au comité préparatoire du dialogue ne peut venir que d’eux.