Le calme est revenu mardi 17 mai dans la matinée dans le secteur de Tanganyika, en territoire de Fizi (Sud-Kivu), où des manifestations populaires ont bloqué la veille la circulation sur la route nationale numéro 5, entre Uvira et Baraka.
Les manifestants revendiquaient les avantages promis par le gouvernement congolais à travers la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) pour l’installation des réfugiés burundais au camp de Lusenda à la suite des troubles politiques dans leur pays.
La population locale réclame une indemnisation pour le terrain qui abrite le camp des réfugiés burundais à Lusenda. Elle demande aussi la reprise de la gratuité des soins de santé et des frais scolaires qui leur était accordé par le HCR.
Selon la société civile locale, la population avait accepté de céder des champs des cultures pour installer les réfugiés burundais en contrepartie de certains avantages.
Il s’agit notamment de la réhabilitation de la route de desserte agricole, entre Lusenda, sur le littoral du lac Tanganyika, et Abala dans les hauts plateaux. Longue de 54 Km, cette route si elle est réhabilitée pourrait permettre l’approvisionnement en produits vivriers et occuper les jeunes chômeurs.
Lundi, des jeunes en colère sont allés déterrer et brûler des pancartes du HCR. Ils ont placé des troncs d’arbre et de grosses pierres pour bloquer la circulation sur la route nationale numéro 5, notamment à Katungulu et à Lulinda, selon des témoins sur place. Les manifestants répondaient à l’appel de la société civile locale.
Ils avaient décidé de poursuivre la manifestation jusque mercredi et menaçaient d’aller jusqu’à obtenir le démantèlement du camp de Lusenda, si leur revendication demeurait sans réponse.
Le chef du secteur Tanganyika, John Mulondani, s’est impliqué pour apaiser la tension avec trois chefs de groupements Balala Nord, Basimunyaka Nord et Bamukuma Nord. Les jeunes ont alors dégagé la route après la rencontre avec ces chefs coutumiers, affirme-t-il.
Selon John Mulondani, une autre rencontre est envisagée entre le HCR, ses partenaires intervenants au camp des refugiés, la CNR, la société civile et les autorités locales autour des revendications de la population locale.