Revue de presse du vendredi 27 novembre 2015
Au lendemain du message de la Conférence épiscopale nationale du Congo(Cenco), plusieurs titres paraissant à Kinshasa reviennent sur les inquiétudes exprimées par les prélats catholiques sur le processus électoral.
Pour la Cenco qui s’est exprimé jeudi 26 novembre dans un nouveau message, l’avenir heureux de la RD Congo réside incontestablement dans la sauvegarde de l’intégrité du territoire national, le respect de la Constitution, socle de la jeune démocratie, et la tenue des élections libres et transparentes dans les délais constitutionnels. Elle se propose de mobiliser le peuple à travers des actions de grande envergure comme la neuvaine de prières, la marche pacifique, rapporte le journal L’Avenir qui estime que dans ce message« les évêques allument le feu ».
L’Avenir, qui ne partage pas les inquiétudes des évêques, indique que c’est à tort que la Cenco croit que la nomination des commissaires spéciaux non élus par le souverain primaire constitue un recul pour la démocratie. D’autant plus que le Chef de l’Etat n’a fait qu’exécuter l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, indique le quotidien.
Au point 7 de la déclaration, la Cenco demande au Peuple congolais de faire preuve de vigilance dans l’esprit de l’article 64. Un peu comme le dirait un prophète de malheur, c’est comme si la Cenco est informée d’un complot qui serait préparé quelque part contre le peuple, analyse le quotidien. Aussi, rappeler cette disposition constitutionnelle, ce n’est ni plus ni moins que de l’intoxication et de l’appel à un soulèvement populaire, conclut L’Avenir.
La Prospérité souligne que pour les évêques, « les citoyens et les hommes politiques qui aiment vraiment le pays éviteront d’engager la nation dans une voie qui risquerait de faire couler davantage le sang des Congolais ». Ils ajoutent que la démocratie est une culture dont l’alternance est une expression, indique le quotidien qui parait à Kinshasa.
Les évêques catholiques ne vont pas rester les bras croisés pour subir les événements. Ils ont prévu une série d’actions de terrain pour se faire entendre dont le point culminant sera la grande marche pacifique du 16 février 2016, en souvenir du massacre des chrétiens par les barbouzes de Mobutu en 1992, rapporte le journal. La Prospérité conclut qu’ils ont produit une déclaration en dix points, que les catholiques et les Congolais de bonne volonté sont priés de respecter comme les 10 commandements de la bible.
Forum des As revient sur cette sortie de la Cenco avec un titre évocateur : «Horizon 2016 : les évêques lancent la croisade». Pour 2016, l’Eglise catholique sera dans l’arène, écrit journal. Ses princes viennent de donner le go de «la croisade pro élections dans les délais».
Locomotive de la Société civile, l’Eglise catholique entend sensibiliser ses fidèles -pas seulement- aux enjeux électoraux qui pointent à l’horizon. Le journal estime que la prise de position des évêques apparaît comme le point d’orgue de la dynamique des forces vives en vue des élections selon les prescrits de la Constitution.
Selon des sources internes de l’épiscopat, les membres du comité permanent n’ont pas eu de mal à dégager l’unanimité autour de son message du 26 novembre 2015, rapporte Le Potentiel. C’est la preuve de plus que le pays est en danger. Pour ce faire, conclut le quotidien, les séances de sanctification vont alterner avec celles d’éducation civique.
«Recul de la démocratie en RDC : sévère mises en garde des évêques au pouvoir», titre Le Phare. Pour ce quotidien, tout en souscrivant au dialogue national tout proche, les prélats insistent sur sa tenue dans le respect de la Constitution.
Plus modérée, La Tempête des Tropiques parle d’une série d’actions pacifiques des évêques pour soutenir le processus électoral. D’après le journal, les prélats catholiques sont déterminés à apporter leur contribution pour la consolidation de la paix, la sauvegarde de la démocratie et le respect de la constitution.
Les quotidiens kinois reviennent aussi sur l’interpellation du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur et sécurité, Evariste Boshab à l’Assemblée nationale sur le statut juridique des commissaires spéciaux et le fonctionnement de nouvelles provinces. «Assemblée nationale : Boshab a 48 heures pour démontrer la constitutionnalité de la nomination des commissaires spéciaux», titre Forum des As.
Selon le patron de la territoriale, rapporte le quotidien, cette nomination était indispensable pour éviter un vide et mettre fin à la diversion. S’agissant du fonctionnement de nouvelles provinces démembrées, Evariste Boshab fait savoir que la gestion de nouvelles provinces n’échappera pas au contrôle des assemblées provinciales, avant de souligner que ces nominations sont temporaires et ont un caractère exceptionnel, conclut le journal.
Au sujet des rapports entre les commissaires spéciaux et les Assemblées provinciales, Boshab a dit aux députés que lorsqu’une Assemblée provinciale constate une mauvaise gestion, elle n’a qu’à s’adresser à l’autorité qui a nommé les commissaires spéciaux informe La Prospérité. Pour le vice-premier ministre chargé de l’Intérieur, la motion de censure n’est pas l’unique sanction en démocratie.