Le président de la RDC, Joseph Kabila, doit prononcer, ce samedi 15 décembre, un discours sur l’état de la nation devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès à Kinshasa. La situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est du pays où la rébellion du M23 sévit depuis le mois de mai dernier devrait figurer en bonne place dans l’allocution du chef de l’Etat congolais. Ce dernier devrait également aborder le dialogue que le gouvernement a engagé avec ces rebelles depuis le dimanche dernier à Kampala.
Des parlementaires proches du chef de l’Etat indiquent que Joseph Kabila devrait également évoquer les résolutions prises lors du dernier sommet des chefs d’Etat de l’Afrique australe en Tanzanie. Sommet auquel il a pris part.
Les présidents de la sous-région se sont dits disposés à contribuer à la mise en place de la force internationale neutre à déployer à la frontière entre la RDC et le Rwanda pour combattre les forces armées actives dans cette partie du continent comme le M23 et les FDLR.
Ils ont par ailleurs exhorté les Nations unies à modifier le mandat de la Monusco, en vue de combattre véritablement les groupes rebelles.
Les mêmes parlementaires soutiennent que dans son discours, le chef de l’Etat congolais devrait également dire un mot sur les relations entre la RDC et certains de ses voisins. Le gouvernement congolais, les Nations unies ainsi que plusieurs organisations accusent le Rwanda de soutenir la rébellion du M23. Des sources de la société civile soutiennent que des militaires de l’armée rwandaise (Rwanda Defense Force) seraient entrés en RDC le mercredi 12 décembre dernier, via les deux postes frontaliers de Kasizi et Kanyanja, dans le territoire de Nyiragongo, actuellement occupé par les rebelles du M23.
Cette adresse sera la deuxième de Joseph Kabila en rapport avec la guerre dans l’Est du pays. Au cours d’une intervention télévisée diffusée le 20 novembre dernier lors de la chute de la ville Goma entre les mains des rebelles du M23, il avait demandé au peuple et à toutes les institutions du pays de se mobiliser « contre l’agression dont la RDC est victime notamment à Goma ».
« La RDC est confrontée à une situation difficile », avait-il déclaré, ajoutant que « quand une guerre est imposée, on a l’obligation de résister ».
La rébellion du M23 sévit dans l’Est de la RDC depuis le mois de mai dernier. Elle est constituée des mutins de l’armée congolaise issus de l’ancienne rébellion du CNDP.
Ces rebelles occupent plusieurs localités de la province du Nord-Kivu. Après un répit de plusieurs semaines, ils ont attaqué et pris le contrôle de la localité de Kibumba le 17 novembre avant de prendre Munigi puis Goma, capitale du Nord-Kivu.
Ils ont finalement quitté cette ville après une dizaine de jours suite aux pressions des chefs d’Etat des Grands lacs qui leur ont proposé en contrepartie des pourparlers avec le gouvernement congolais.
Au début de leur mouvement, ces rebelles réclamaient l’application de l’accord signé en 2009 entre le gouvernement congolais et le CNDP. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants de cette ancienne rébellion dans les rangs de l’armée et de la police congolaises. Mais depuis l’occupation de Goma, ils ont élargi leurs revendications à des questions de droits de l’homme et de bonne gouvernance.
Mais les participants au dialogue de Kampala qui a débuté le dimanche dernier ne se sont toujours pas mis d’accord sur l’agenda et le contenu de ces pourparlers. Le gouvernement congolais ne veut discuter que l’application de l’accord du 23 mars 2009.
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