Force neutre : les chefs d’Etat des Grands lacs soutiennent un déploiement d’ici trois mois

Les FARDC en patrouille mixte avec les casques bleus de la Monuc à Mbwavinya. Photo MONUC / Marie Frechon (2008).

Le sommet des chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs s’est clôturé le samedi 8 septembre à Kampala. Le communiqué final rendu public à l’issue de la rencontre indique les présidents de la sous-région ont demandé à leurs ministres de la Défense de se réunir « très vite pour travailler à l’opérationnalisation de la force internationale neutre, en vue de la déployer dans un délai de trois mois ». Cette force internationale est censée être déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda pour lutter contre les groupes armés actifs dans cette partie de l’Afrique comme les rébellions du Mouvement du 23 mars (M23) et des FDLR.

Les chefs d’Etat des Grands lacs ont approuvé la proposition de leurs ministres de la Défense qui avaient suggéré au cours de leur rencontre à Goma en août dernier de placer la force neutre sous le mandat de l’Onu et de l’Union africaine.

Quatre pays (Kenya, Angola, République du Congo et Tanzanie) ont été désignés pour faire des propositions à l’Union africaine.

Mais les questions relatives au financement et à la constitution de cette force internationale restent encore sans réponse. Seule la Tanzanie s’est engagée à envoyer ses soldats pour participer à la force internationale.

Interrogé par RFI sur le financement de cette force, Abou Moussa, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale, a affirmé que les gouvernements de la sous-région vont certainement contribuer, ajoutant que ces dirigeants « vont aussi faire le tour d’un certain nombre de pays africains qui seraient prêts à les aider ». « Il est évident qu’ils vont également se tourner vers l’Union africaine et l’ONU pour un appui financier », a-t-il conclu.

Par ailleurs, le président ougandais, Yoweri Museveni, a été chargé de discuter avec les rebelles du M23 qui sont aux prises avec les militaires congolais depuis le mois de mai dernier dans la province du Nord-Kivu.

Un nouveau sommet des chefs d’Etat des Grands lacs a été programmé dans un mois.

Lors du précédent sommet de Kampala, les 7 et 8 août derniers, les discussions sur les modalités pratiques du déploiement de cette force avaient achoppé sur sa nature et sa composition. Les discussions étaient difficiles entre la RDC et le Rwanda. Kigali voulait une force régionale, alors que Kinshasa plaidait pour une force internationale qui agirait sous un mandat modifié de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) qui est présente dans le pays depuis plus d’une décennie.

La force internationale neutre vise à combattre les groupes armés dans l’est de la RDC dont les rebelles du M23 que Kinshasa accuse Kigali de soutenir et les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda présentes dans l’est de la RDC.

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