Des produits alimentaires qui proviennent de Goma (Nord-Kivu) se sont raréfient et leurs prix ont augmenté sur le marché de Bukavu (Sud-Kivu). Certains commerçants attribuent cette flambée des prix à la suspension du trafic lacustre entre Goma-Bukavu depuis l’occupation, de la capitale provinciale du Nord-Kivu par la rébellion du M23, le 20 novembre dernier.
Un sac de haricot de 50 kg, par exemple, qui coûtait 35 dollars américains il y a une semaine revient actuellement à 50 dollars américains au marché central de Kadutu.
Mais certaines personnes se demandent pourquoi le Sud-Kivu, province à vocation agricole selon eux, dépend des produits vivriers en provenance du Nord-Kivu.
«Le Sud-Kivu ne doit pas tout attendre du Nord-Kivu, ni du Rwanda voisin, pour nourrir sa population au regard de ses multiples potentialités agricoles», a estimé le doyen de la Faculté des Sciences agronomiques de l’Université catholique de Bukavu, Jean Walangululu.
Pour faire face à ce genre de pénurie, il a invité le ministre provincial de l’Agriculture du Sud-Kivu à mettre en place un plan agricole et la population à se remettre au travail de champs.
Le professeur Walangululu a indiqué que le sol du Sud-Kivu est très fertile.
Pour sa part, le président de la Fédération des entreprises du Congo (Fec), au Sud-Kivu, Mudekereza Namegabe a invité les opérateurs économiques à investir dans l’agriculture:
«Quand vous regardez la pleine de la Ruzizi, Kalehe, Kabare,…, il y a tant de potentiels pour l’agriculture mais encore non exploitées. Les gens doivent tirer des leçons avec cette pénurie qui risque de perdurer».
La reprise des hostilités entre Forces armées de la RDC (FARDC) et rebelles du M23 au Nord avait fait baisser le trafic entre le Nord et le Sud-Kivu. Il y a une semaine, les armateurs du lac Kivu, regroupés au sein de l’association (Assalak), se plaignaient que seul un bateau quittait le port à Goma pour Bukavu, par jour, transportant essentiellement des familles fuyant les hostilités.
En temps normal, sept bateaux font la navette entre les deux villes, transportant environ trois cents tonnes de vivres.
A cause de l’occupation de Goma, des denrées alimentaires de première nécessité qui proviennent de cette ville se raréfient également à Kinshasa, entraînant une hausse de leurs prix sur le marché. Il s’agit entre autres, des haricots, du thé, de la viande de bœuf et des pommes de terre.
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