Violation des droits de l’Homme au Nord Kivu: l’ONU charge le CNDP et les FARDC

Sécurisation de rutshuru par la FARDC

Sécurisation de rutshuru par la FARDC

Le bureau du Haut Commissariat des nations unies aux Droits de l’homme a publié lundi deux rapports sur les droits de l’Homme au Nord Kivu. Le premier accuse le congrès national pour la défense du peuple (CNDP)d’avoir commis le massacre des civiles à Kiwanja. Tandis l’autre rapport porte sur les pillages et les violations des droits de l’homme perpétrés par les FARDC à Goma et Kanyabayonga, rapporte radiookapi.net

Le premier rapport sur Kiwanja confirme l’exécution arbitraire de 67 personnes les combattants du CNDP, le groupe politico militaire devenu parti politique, pour se venger de l’attaque des Maï-Maï dans cette localité de Rutshuru en novembre dernier. Le deuxième rapport de l’ONU relève les violations des droits de l’homme commises par les militaires loyalistes à Goma et Kanyabayonga en octobre et novembre de la même année.
Ainsi, compte tenu de l’ampleur des violations des droits de l’Homme qu’ils ont commises, le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme recommande au gouvernement congolais qu’aucun auteur de ces violations graves ne rejoigne ou reste au sein de l’armée nationale. Le rapport recommande aussi que la justice militaire fasse des efforts pour enquêter, poursuivre et juger ces auteurs.
Le gouvernement doit aussi, suivant le rapport, assurer le paiement de la solde et la ration des militaires afin de les empêcher de s’en prendre à la population civile. Toujours selon le rapport onusien, le gouvernement congolais doit enfin dédommager les victimes qui ont perdu les membres de leurs familles ou les individus qui ont été violés ou qui ont eu leurs biens volés ou endommagés.
Le bureau conjoint des nations unies des droits de l’homme prévient la communauté internationale que si elle échoue dans la reforme du secteur de la sécurité en RDC, et que si les FARDC commettent des violations similaires dans le futur, elle pourra être accusée de complicité dans la commission de ces violations.

La société civile salue les rapports onusiens

La publication de ces rapports est saluée par la société civile qui estime que c’est un travail qui met le gouvernement congolais devant ses responsabilités en ce qui concerne les auteurs des violations des droits de l’homme se trouvant au sein de l’armée nationale :rn«Il faut dire que nous avons deux sentiments. Le premier est celui de satisfaction parce que d’aucuns pensent que la Monuc qui est chez nous n’a pas l’air d’aider le gouvernement congolais à appréhender la vérité sur ce qui se passe. Je crois que la production d’un tel rapport permet d’éclairer non seulement le gouvernement congolais, mais également la société civile afin que chacun, en ce qui le concerne puisse prendre des dispositions qui permettent de corriger là où c’est corrigeable. Le deuxième sentiment est celui de regret, d’inquiétude lorsque l’on regarde l’ampleur des exactions réalisées sur le terrain, on a tendance à se poser la question de savoir à quel saint se vouer.»