Trois combattants Mai-mai Kifua fua ont été tués, deux civils blessés et un autre kidnappé lors d’une attaque menée vendredi par les combattants hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr) dans le secteur de Kando, à 200 kilomètres au nord-ouest de Goma, en groupement des Waloa Loanda, rapporte radiookapi.net
L’information est confirmée par la société civile de Walikale qui parle de plusieurs embuscades tendues par les Fdlr dans la région des Waloa Loanda. La société civile demande au gouvernement de déployer les éléments des Forces armées de la RDC (fardc) dans cette localité pour sécuriser les populations civiles. Le porte-parole des Mai mai Kifua fua, Didier Bitaki affirme que les combattants Fdlr sont venus des villages environnants de Ntoto avant d’assiéger le village de Kando. La même source indique que les éléments Mai mai capturés à Kando ont été exécutés par la suite. Parmi les victimes, indique Didier Bitaki, un major Kifua fua, commandant bataillon et deux de ses gardes du corps.
Le président de la société civile de Walikale, Janda Samamba, précise que l’attaque a eu lieu vendredi aux environs de 22 heures. D’après lui, le bilan de cette attaque s’élève à un civil tué et trois autres blessés. Les blessés ont été vite évacués à Tshambucha, une localité voisine pour des soins, a-t-il poursuivi. Pour l’heure, le village de Kando s’est vidé de ses habitants. Un grand mouvement de déplacement des populations a été observé vers Otobora où se trouve installée une base de la Monuc, a ajouté le même responsable de la société civile.
Zones libérées, puis abandonnées
L’attaque de Kando remet en surface la problématique de la sécurisation des zones occupées par les Fdlr et libérées par les Fardc. Selon plusieurs sources, lorsque les Fardc récupèrent les zones anciennement occupées par les Fdlr, elles ne restent pas sur place pour assurer la sécurité des populations civiles. Les policiers non plus ne sont pas déployés dans ces zones, affirment ces sources.
Le même vendredi, la société civile du territoire de Lubero, toujours au Nord Kivu, a organisé une marche pacifique pour dénoncer aussi l’insécurité. Là aussi, les manifestants ont demandé plus de protection du gouvernement contre les exactions des Fdlr. Ces derniers commettent ces exactions sur les civils dans des zones libérées, puis abandonnées par les Fardc, ont dénoncé les organisateurs de cette marche. La même situation est également observée en Province Orientale où les rebelles ougandais de la Lra sèment la terreur dans certaines localités des districts du Bas Uélé et Haut Uélé. La solution définitive pour un rétablissement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de la RDC passe par la réforme de l’armée congolaise, soutiennent des analystes. Il faut que la RDC tire profit de la coopération avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux pour reconstruire son armée, poursuivent-ils. En effet, plusieurs programmes de réforme du secteur de la sécurité sont actuellement en cours en RDC. Ces programmes bénéficient notamment du soutien du gouvernement américain, de l’Afrique du Sud, de l’Union européenne et de la Monuc, la mission des Nations unies en RDC.