Des coups de feu ont été entendus le matin de ce samedi 15 février dans plusieurs quartiers de la ville de Bukavu (Sud-Kivu), sous occupation des rebelles du M23, rapportent plusieurs témoins.
Les habitants de Bukavu affirment avoir entendu des tirs près de la frontière située entre Bukavu et Cyangugu.
Mais à l’heure actuelle, précisent plusieurs sources concordantes, il est difficile de déterminer ce qui s’est passé exactement dans ce coin du Sud-Kivu.
Pris de panique, les habitants de Bukavu sont restés terrés chez eux pour se mettre à l’abris du danger.
Cependant, plusieurs autres sources dans la ville confirment la présence des rebelles à des coins stratégiques de la ville ce samedi matin.
Ces rebelles ont été aperçus au siège du bureau du gouverneur, mais aussi devant la mairie et à Kazingo à l’entrée de la ville, du côté de la partie nord.
La population affirme avoir aperçu d’autres hommes armés dans certaines avenues de Bukavu, créant une psychose.
C’est le cas sur la route qui mène vers la ville d’Uvira, où ces hommes armés ont été aperçus en train de piller certaines maisons de commerce.
Pillage dans la ville
La situation demeure confuse dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
La journée de ce samedi a été marquée par des scènes de pillage perpétrées par un groupe de jeunes armés et non clairement identifiés.
Plusieurs sources s'accordent à dire que des jeunes civils se servent des armes qu'ils ont récupérées dans un dépôt d'armement au camp militaire SAIO de Bukavu.
Aucun militaire de l'armée régulière, ni de M23 n'a été visible en circulation durant toute la journée sur toute l'étendue du centre-ville.
En même temps, la tension était perceptible dans la partie Sud de Kamanyola jusqu’à à Uvira.
Là, des jeunes patriotes (wazalendo) ont procédé aux fouilles des véhicules avec comme objectif de vérifier les armes.
Ces jeunes ont même tenté de ravir les armes aux militaires réguliers qui quittaient Bukavu en direction d’Uvira.
Quid des autorités de la province
La plupart des autorités politico-administratives avaient déjà quitté la ville avant qu’elle ne soit assiégée, font savoir des sources locales.
Mais face à l’ampleur de la situation, des appels au civisme se multiplient via les réseaux sociaux notamment de certaines autorités depuis leur lieu de refuge.
Dans des messages partagés sur les réseaux sociaux, le ministre provincial de l’Intérieur, Albert Kahasha alias Foka Mike, a appelé la population à l’unité et à la protection des biens d’autrui.
Jusque ce samedi en début d’après midi , toutes les activités socio-économiques étaient paralysées à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
