Avec ses 282 000 habitants, la commune de Bumbu est-elle oubliée ? C’est la conviction qu’ont les dirigeants et les administrés de cette municipalité dépourvue de toute infrastructure de développement, principalement à cause de son enclavement, rapporte radiookapi.net
Cette commune est caractérisée, d’abord, par l’absence des routes. Bumbu partage ses frontières avec les communes de Ngiri Ngiri, Selembao et Makala. Cette commune est caractérisée, d’abord, par sa voirie totalement délabrée. La juridiction baigne dans un véritable marécage qui justifie son enclavement. Le transport en commun ou le transport tout court par véhicules est un rêve. Le moyen le plus sûr pour accéder, c’est la moto dont le prix de la course est loin d’être à la portée de ses habitants. Ceux-ci vivent de la débrouille, dans le petit commerce ou les activités maraîchères.
Le malheur de Bumbu ne s’arrête pas là. L’eau potable et l’électricité, denrées vitales, y sont également rares. La nuit, la commune est plongée dans le noir et elle devient ainsi un repère des “Kuluna”, ces voyous à la machette qui se font parler d’eux dans plusieurs quartiers chauds de la capitale. Ce témoignage d’un habitant de la place résume toute la détresse d’une commune : « Nous avons trop de problèmes. Nous manquons l’eau et le courant. Il n’y a pas de routes. Bumbu vit dans le noir. Des “Kuluna” y sèment l’insécurité. On ne peut pas se promener avec un portable ou de l’argent. Si les “Kuluna” t’attrapent, tu perds tout. A cause de l’obscurité. Notre prière, notre demande, que le gouvernement nous aide. »
Alexis Mosibo, chef de bureau communal de Bumbu lance lui aussi un cri d’alarme. « Je ne sais pas si on nous écoute ou on ne nous écoute pas. Si on nous résout le problème de routes… Pourquoi nous n’avons pas de supermarchés ici ? Où est-ce qu’on va les placer tant qu’il n’y a pas de routes ? Même s’il y a une station service, qui viendra s’approvisionner ? Par où est-ce qu’il passera ? Nous n’avons pas de routes, c’est pourquoi les transporteurs nous ont fuis. »rnRésigné, le bourgmestre adjoint de Bumbu, Alexis Kanyennye affirme quant à lui que sa commune ne réalise que 250 000 francs congolais de recettes mensuelles, soit environ 300 dollars américains. Aucune action de grande envergure socio-économique ne peut donc être réalisée pour ses administrés, regrette-t-il.