Le gouvernement et la facilitation internationale ont approuvé mercredi, à Goma, dans la province du Nord-Kivu, le plan de désengagement présenté par la Monuc. Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, l’a annoncé ce jour même.
Ce plan comprend deux phases. La phase de consolidation du cessez-le-feu et le désengagement proprement dit. Il définit, notamment, les zones de désengagement, le retrait des forces et le rétablissement de l’autorité de l’Etat, a indiqué Vital Kamerhe, président de l’assemblée nationale.
Concrètement, dans un premier temps, les forces et les groupes armés engagés dans le conflit actuel doivent prendre du recul et laisser une zone démilitarisée au sein de la quelle la Monuc et la police vont se déployer et contribuer à la restauration de l’Etat. Suivra ensuite l’étape du regroupement des troupes dans des centres. Sur place, il sera question d’identifier tous les combattants et de permettre à chacun de choisir entre le brassage et la démobilisation.
L’adoption de ce plan de désengagement a eu lieu à l’issue d’une séance de travail avec le président de la République précédée d’une grande réunion dans la matinée à laquelle ont pris part Denis Kalume, ministre d’Etat de l’Intérieur, Mbusa Nyamwisi, ministre des Affaires étrangères, Tshikez Diemu, minitre de la Défense et de l’abbé Apollinaire Malu Malu, coordonnateur du programme Amani, côté officiels congolais, ainsi que Alan Doss de la Monuc, des représentants de l’ Union européenne dans la région des Grands Lacs des Etats-Unis.
Avant son adoption par le gouvernement et la facilitation internationale, ce plan a été soumis à l’appréciation des dirigeants du CNDP par la facilitation internationale, à Kimoka, à plus de 27 kilomètres de Goma.
Contacté à ce sujet, Bertrand Bisimwa, rapporteur du bureau politique du CNDP, indique que son mouvement est actuellement entrain d’étudier ce projet du plan de désengagement en vue d’y apporter des amendements. Toutefois, le mouvement de Laurent Nkunda souhaite que ce document soit traité dans le cadre des négociations directes avec le gouvernement dans un pays neutre.
rnPour Vital Kamerhe, tous les groupes, signataires des actes de Goma sont tenus désormais de réaffirmer le cessez-le feu. Toutefois, le président de l’assemblée nationale a déclaré que le gouvernement est prêt à examiner avec le CNDP ses revendications, mais à la seule condition que le CNDP réaffirme son appui au programme Amani. Vital Kamerhe a fait cette déclaration à l’issue de la réunion avec la facilitation internationale ce mercredi à Goma : « Nous avons dit à nos amis du CNDP que nous sommes prêts à examiner les revendications, mais, si et seulement si ils réaffirment leur appui au programme Amani parce que nous avons tous signé de bonne foi les actes d’engagement de Goma. Nous lisons aussi les aspects diplomatiques qui souvent nous rappellent qu’il faut combattre les ex Far Interhamwe. Nous avons le processus de Naïrobi, et nous avons réaffirmé la volonté du gouvernement de la République démocratique du Congo et de toutes les parties à renforcer les dispositifs faits pour résoudre le problème des ex Far Interhamwe. Nous nous sommes mis d’accord. Nous attendons maintenant pour que le CNDP, à son tour, adopte ce que toutes les parties ont adopté. Nous voulons tous la paix pour le peuple congolais. Le CNDP affirme aujourd’hui qu’il vaut aussi la paix. Voilà l’occasion de le prouver. Et nous lui donnons toutes les garanties pour que nous puissions examiner toute forme de revendication. Nous sommes venus ici pour faire la paix et non la guerre. »
Entre temps, sur terrain au Nord-Kivu, un calme précaire continue à s’observer dans quelques villages dans le territoire de Masisi. De violents affrontements y avaient opposé mercredi le CNDP aux FARDC . Selon un officier FARDC, les Forces armées de la RDC ont occupé les localités de Kibabi, Rubaya et Bihambwe, jadis contrôlés par le CNDP. Ce que confirme la police mais ne reconnaît pas le CNDP.
La police signalait aussi mercredi un vaste mouvement de déplacement des populations de Bihambwe et Kahundu vers Mushaki et Kirolirwe, sur la route de Goma.