Kinshasa : grogne à la Tissakin, les ouvriers réclament l'application du Smig

Les ouvriers de la société de tissage de Kinshasa sont dehors depuis ce samedi matin. Ils réclament la mise en application du Smig, salaire minimum interprofessionnel garanti. Le chef du personnel estime qu’il est trop tôt de recourir à l’arrêt de travail. Il a initié des négociations pour ramener les ouvriers au bon sentiment, rappelle radiookapi.net

L’Etat congolais avait fixé le Smig à 3 dollars par jour et la première tranche de ce Smig devrait entrer en application dès ce mois de juillet. Ce samedi matin, une cinquantaine d’agents s’étaient attroupés devant l’usine Tissakin. En face d’eux, des policiers chargés de la sécurité observaient la scène. Parmi ces ouvriers, les uns réclament la mise en application du Smig qui doit être effectif pour ce mois de juillet : « Il a même violé l’ordonnance qui, dans son article 10, dit qu’aucune négociation ne peut être faite dans la matière du Smig. Mais il a essayé d’élaborer, à sa manière, une sorte de Smig, qui ne correspond pas à celui qui a été statué par le président de la République. C’est pourquoi nous regrettons. »

Les autres, venant d’être licenciés, exigent leur décompte final : « Il dit qu’il ne nous paiera pas. Nous sommes des travailleurs temporaires. Certains ont 5 ans d’ancienneté, et d’autres 6. Il nous a licencié et a fait de nous des journaliers, sans décompte final. Ce n’est pas ce que dit la loi. S’il veut nous licencier, nous sommes d’accord. Mais, qu’il nous paie sur le taux du Smig. Qu’il nous paie tous nos avantages. »

Selon le chef du personnel, ce n’est pas normal que ces ouvriers soient dans la rue, étant donné que ce n’est pas encore la fin du mois : « Il n’y a pas de raisons qu’aujourd’hui les travailleurs puissent débrayer pour se mettre dans la rue. Ils sont entrain de se mettre dans l’illégalité, alors que nous ne sommes même pas encore à la fin du mois. Ils ont une délégation syndicale qui peut négocier avec l’employeur pour donner suite à leur préoccupation. Le barème sera appliqué tel que ça a été fait. Il n’y a pas de problème. Même le barème qu’ils ont là, c’est l’application du Smig. Mais s’il y a un petit problème, on va trouver une solution. Nous n’avons licencié personne. Pourquoi on doit licencier des gens ? »