Pourquoi le Parquet de la République ne réagit jamais lorsqu’il y a détournement des biens de l’Etat ? L’Association africaine de défense des droits de l’Homme, Asadho, condamne le laxisme de la justice congolaise à ce sujet. Mais pour Jérome Nondo, Analyste de droit et juriste indépendant, le parquet ne peut mener des poursuites judiciaires que s’il est saisi, rapporte radiookapi.net
Pour Marcel Wetshokonda, avocat à l’ONG Asadho, un Etat qui se veut de droit ne peut exercer une justice à double vitesse : « Il n’y a pas d’Etat de droit dans ces conditions là. L’Etat de droit suppose que tous, qu’il s’agisse de gouvernants ou de gouvernés, soient égaux devant la loi et répondent de leurs actes devant la loi. Est-ce que vous comprenez que lorsque vous assumez des responsabilités au niveau de l’Etat, en contrepartie, vous devez être tenus à des obligations ? Ceux qui assument des responsabilités au niveau de l’Etat, de l’administration, au niveau du gouvernement ou autre, devraient présenter le modèle en matière de rectitude morale quant à la gestion des deniers publics. »
Pour Jérome Nondo, c’est aux syndicats qu’il appartient de porter plainte pour permettre au parquet de faire son travail : « Il appartient au parquet, en général, de diligenter. Mais il y a des mécanismes. Le problème du droit, c’est le problème de la preuve. On ne peut pas seulement partir des rumeurs pour mener des actions pénales contre les « détourneurs », mais il faut qu’il y ait des gens qui prennent le courage, à travers par exemple les syndicats, pour porter l’information au niveau de l’autorité judiciaire, pour lui permettre de diligenter les poursuites. A coté des associations que nous voyons dans notre pays, nous devons aussi avoir des groupes de pression, des gens qui rappellent à l’autorité politique que les immunités, fausses ou vraies, qui existent dans ce pays doivent être levées, de manière à ce que nous puissions être à l’époque des sanctions tant positives que négatives. »