Revue de presse kinoise du lundi 16 septembre 2013
La Prospérité s’intéresse ce lundi au probable gouvernement qui serait mis en place à l’issue des concertations nationales. Pour le quotidien, un certain consensus semble se dégager pour la formation de cette équipe annoncée par l’un des membres du présidium Léon Kengo.
Le journal indique que malgré des résistances au sein de la majorité présidentielle, la tendance est de plus en plus à un accord tacite quant à ce.
Le quotidien rapporte que certains groupes politiques citent déjà Vital Kamerhe comme probable Premier ministre, estimant que si Joseph Kabila reste Président, le prochain Exécutif devra être dirigé par une personnalité de l’opposition.
En tous cas, poursuit la Prospérité, très peu de personnes parlent de Kengo wa Dondo pour ce poste. « Il n’a pas trop l’étoffe d’opposant et son passage risque de faire cabrer l’aile dure de l’opposition et faire ainsi capoter l’objectif des concertations», commente un bonze de la majorité qui a agréé l’idée d’un remaniement.
Un autre leader politique de l’opposition cité par le journal qui le décrit comme l’un des plus virulents députés nationaux évoque la géopolitique à la congolaise et estime, pour sa part, que dans l’éventualité d’un tel remaniement, la Primature devrait passer à l’Ouest, puisque le Chef de l’Etat est de l’Est. Il balaie du regard sa famille politique et estime que Gilbert Kiakwalma répondrait bien à l’étoffe de Premier Ministre en remplacement de Matata Ponyo.
Au sujet des mêmes concertations, le journal publie les résultats d’un sondage Les Points, indiquant que 72% des Kinois interrogés ne suivent pas le déroulement des travaux.
Sur les 22% qui s’y intéressent, 9% seulement sont attachés en permanence contre 13% qui suivent de manière occasionnelle.
En outre, note la même enquête, 31% des personnes intéressées par les assises du Palais du peuple jugent que le présidium est consensuel. Par contre, 54% relèvent la partialité et l’opacité qui caractérisent le présidium.
Les Kinois interrogés se disent majoritairement opposés à la formation d’un gouvernement de large union nationale après les concertations nationales. Ils sont 74% à s’y opposer. A en croire le journal, ils étaient 62 % il y a un mois.
Le Potentiel aussi fait sa une sur les concertations nationales et note une « Controverse autour de l’amnistie » annoncée par le chef de l’Etat lors de son discours inaugurant ces assises.
Les premiers couacs s’annoncent déjà dans les débats au sein des groupes thématiques, écrit le journal pour qui la question liée à l’amnistie à accorder aux dirigeants des groupes armés, dont le M23, suscite frustrations et controverse non seulement au sein du groupe qui traite du « Désarmement, Démobilisation, Réintégration sociale et Rapatriement des groupes armés ».
Pour le Potentiel, vouloir aujourd’hui amnistier et intégrer dans les forces armées et services de sécurité des dirigeants des groupes armés de la trempe de ceux du M23, internationalement reconnus comme criminels de guerre, c’est vouloir la paix et son contraire à la fois.
Intégrer des personnes reconnues comme criminels et poursuivis par des instances judiciaires nationales et internationales, poursuit le confrère, c’est consacrer l’impunité et couvrir d’un sceau officiel des crimes odieux commis dans l’Est du pays.
De son côté, l’Avenir s’intéresse à la tension à la frontière entre le Rwanda et la RDC. Selon des sources crédibles, écrit le journal, un soldat congolais a été enlevé hier dimanche dans la zone neutre et amené au Rwanda, au moment où se tiennent les pourparlers de Kampala. A en croire le journal, cet acte a provoqué la colère des FARDC qui se sont rendues en masse dans la zone pour en découdre avec les militaires rwandais.
L’Avenir rappelle que depuis plusieurs jours, les militaires rwandais sont massés tout au long de la frontière commune avec la RDC, pendant qu’ils sont en train de renforcer secrètement les positions du M23. L’objectif inavoué, c’est d’attaquer les FARDC afin non seulement de venger les morts enregistrées dans leur camp il y a quelques jours, mais aussi réoccuper la ville stratégique de Goma et obliger le Gouvernement de la République à négocier tête baissée aux pourparlers de Kampala.
Revenant sur la déclaration des chefs d’Etat de l’Afrique australe, le journal estime que c’est avec raison que la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) « s’inquiète du déploiement des troupes rwandaises à la frontière et exprime son espoir que le Rwanda n’envisage pas d’envahir la RDC ».