Le Potentiel: conférence de Kampala : le forcing de Kigali »

Les quotidiens et journaux de la presse kinoise.

Revue de presse kinoise du 7 août 2012

Les journaux kinois de ce mardi se focalisent sur la composition d’une force internationale neutre qui devra être déployée le long de la frontière entre la RDC et le Rwanda.

En titrant à sa une : « Blocage sur la composition de la force neutre – Conférence de Kampala : le forcing de Kigali », Le Potentiel pense que Kigali exprime sa préférence pour des militaires de la sous-région des Grands Lacs. La raison est simple : les armées de la sous-région ont toujours opéré dans l’Est de la RDC. Et pourtant, aucun voisin n’est disposé à favoriser aussi facilement l’émergence du géant. Tous voudraient le maintenir dans sa position actuelle, quitte à tirer profit d’immenses ressources naturelles enfouies dans son sous-sol, notamment.

Le Potentiel note que les accords du 23 mars 2009, dont l’exécution n’aurait pas été du goût des officiers et politiques de l’ex-CNDP, furent agités comme prétexte. L’épouvantail a reçu ainsi l’appui du Rwanda. Plus de trois mois, un soutien massif en recrutement, entraînement et déploiement des combattants rwandais permet au M23 de se faire une âme et un corps. Ce mouvement insurrectionnel a pris pied dans un territoire grand comme le Rwanda.

Et de poursuivre : Cette portion du territoire congolais est administrée par procuration par le M23, au nom des pays agresseurs. Secret de polichinelle ainsi que l’a encore répété le chef de l’Etat congolais. Ne s’avouant pas vaincu, Kigali opte pour un forcing afin de faire triompher sa position, notamment de faire partie de la force neutre en gestation. Un agenda qu’aucun Congolais n’accepte, conclut Le Potentiel.

Le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 n’est plus à contester même si Kagame fait de la diversion. Et d’ailleurs, L’Observateur titre à sa manchette : « Suite aux informations de l’ONU concernant une interférence rwandaise dans l’Est de la RDC / La Suède suspend son aide au Rwanda ».

La coopération au développement se concentre entre autre sur le secteur de la santé et l’amélioration de la gouvernance et la démocratisation. Le soutien humanitaire est quasiment entièrement localisé dans l’Est de la RDC.

« Actuellement, la Suède prépare un décaissement additionnel de 20 millions de couronnes à un fond humanitaire commun, avec lequel les bailleurs et l’ONU coordonneront leurs actions dans la zone en conflit de la RDC. La coopération suédoise au développement au Rwanda s’élève annuellement à environ 180 millions de couronnes et vise entre autre à promouvoir la démocratie et les droits humains ainsi qu’à améliorer les conditions de vie des populations rurales appauvries. », a affirmé le ministre de la Coopération suédoise, Gunilla Carlsson, écrit le tabloïd.

L’Observateur rappelle que la Suède avait déjà décidé en 2008 de cesser son appui budgétaire au Rwanda, suite à la publication d’un rapport du comité de sanction de l’ONU ayant constaté une large implication du Rwanda dans les précédents combats présents dans l’Est de la RDC.

La Prospérité enfonce le clou avec son titre à la une : « L’Allemagne coupe € 21 millions à Kagame »

Le journal annonce que M. Peter Blomeyer, Ambassadeur d’Allemagne en RDC a confirmé cette information. ‘‘L’Allemagne a témoigné du soutien extérieur dont bénéficie le M23 et demande que cela prenne fin. Nous savons de quel côté cela vient et nous avons de ce fait suspendu l’aide de 21 millions d’euros que nous devrions apporter au Rwanda, pour l’exercice 2012-2014. Aussi, avons- nous demandé au Rwanda de cesser ce soutien et d’apporter plutôt son appui aux solutions durables et paisibles dans la sous- région’’, a déclaré le diplomate allemand. C’est aujourd’hui que s’ouvre, à Kampala, capitale ougandaise, le sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

Décidé lors de la dernière rencontre des Chefs d’Etat à Addis-Abeba, ce sommet entend encourager, sous les auspices de Olusegun Obasandjo et Benjamin Mkapa, médiateurs désignés par l’Union Africaine, la poursuite d’un dialogue de haut niveau à l’échelle bilatérale et régionale et la mise en œuvre intégrale des mécanismes régionaux existants pour résoudre le problème de l’insécurité dans l’Est de la RD Congo et trouver une solution politique durable, indique La Prospérité.

Il va s’agir, également, à Kampala, de clarifier la problématique de la Force neutre internationale. En clair, Kampala devra fixer l’opinion sur le mandat, le coût, le financement,…de ladite force. C’est ici que la délégation congolaise devra ouvrir l’œil et le bon, pour que ses agresseurs d’aujourd’hui et d’hier, notamment, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi, ne fassent pas partie de cette force neutre.

El la Cour Pénale Internationale n’est pas en reste : « Cinq commandants du M23 risquent d’y être traînés », peut-on lire dans la manchette de L’Avenir. Le journal cite : Bosco Ntaganda, Sultani Makenga, Baudouin Ngaruye, Innocent Zimurinda et Innocent Kaina. Le Conseil de sécurité les a cités comme étant responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.