« La législation des Etats-Unis exige qu’après évaluation annuelle des critères d’éligibilité de chaque pays, le locataire de la Maison Blanche puisse rendre le verdict ». Le porte-parole de l’Ambassade américaine, M. Sardar l’a indiqué jeudi 23 décembre, à Kinshasa, tout en justifiant la décision du Président américain, Barack Obama d’exclure la RD Congo au nom du respect de la loi. Toutefois, a rassuré le diplomate américain, son pays n’entend pas, à travers la décision de cette évaluation, lâcher le gouvernement de la RDC.
«Les Etats-Unis continueront de travailler étroitement avec les autorités congolaises afin d’appuyer les efforts visant à améliorer les conditions des droits de l’homme. Cette décision n’affecte pas les relations solides et positives entre la RDC et les Etats-Unis», a notamment précisé le porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis en RDC.
Sur le plan économique cependant, a-t-il laissé entendre, cette décision ne manquerait pas d’impact, lorsqu’il faut considérer que pour l’année 2009, les exportations de la RDC vers les Etats-Unis ont renfloué le trésor public congolais à hauteur de 300 millions de dollars américains.
Ces exportations sans frais de douane et impôts avaient porté sur les minerais, les produits pétroliers, les produits agricoles et quelques produits finis.
Les statistiques pour 2010 ne sont pas encore disponibles.
Le porte-parole de l’ambassade américaine a dit que son pays a prévu une enveloppe de plus de 300 millions de dollars pour assister le Congo à améliorer les conditions des droits humains, le climat des affaires et autres pour l’année 2011.
Sur les quarante-deux pays de l’Afrique sub-saharienne bénéficiaires des avantages de l’AGOA, la RDC qui a adhéré en 2003, a rejoint cette année la Côte d’Ivoire, l’Erythrée, le Soudan, le Zimbabwe, la Mauritanie et la République centre africaine (RCA) sur la liste des exclus.
Mardi 21 décembre, le président Barack Obama a supprimé la République démocratique du Congo (RDC) de la liste des pays africains éligibles à un statut de partenaire commercial privilégié avec les Etats-Unis.
M. Obama a pris cette décision à l’occasion de la révision annuelle du programme Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) imposée par la loi et qui prend en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés.
« J’ai déterminé que la RDC n’effectuait pas les progrès nécessaires pour répondre aux critères » de l’AGOA, a indiqué Barack Obama dans un décret.
« J’ai donc décidé de mettre fin à la désignation de la RDC comme pays bénéficiaire de ce dispositif », a ajouté la même source, précisant que cette mesure prenait effet le 1er janvier 2011.