Des familles piégées par les eaux dans leurs maisons inondées ont commencé à être secourues ce dimanche 6 avril après-midi dans l’est de la ville de Kinshasa. L’évacuation se fait avec les moyens du bord, rapportent plusieurs témoignages. Les sauveteurs sont en majorité des jeunes des quartiers qui transportent des enfants sur leurs épaules et aident les adultes à ne pas se noyer en les tenant fermement.
Pas vraiment de réels moyens mis à disposition pour l’évacuation des familles coincées dans leurs maisons depuis 48 heures, dénoncent certains Kinois. Même si les services du gouvernorat se sont déployés avec en tête le gouverneur de la ville en personne, ce sont essentiellement de jeunes volontaires qui aident à évacuer les familles prises au piège des eaux, rapportent des témoins.
Une fois sorties de leurs maisons, certaines familles ont été prises en charge par des agents de la Croix-Rouge, quelques agents avec gilets et t-shirts de l’hôtel de ville, des ambulances vraisemblablement réquisitionnées par l’hôtel de ville de Kinshasa, peut-on voir dans des extraits de vidéos partagées par des journalistes locaux.
Dans ces vidéos, le gouverneur Daniel Bumba, qui fait le tour de ces quartiers sous les eaux dans un canot rapide, est interpellé par ses administrés, certains les pieds dans l’eau, d'autres coincés dans leurs maisons, présentant leur situation dramatique.
On entend des jeunes gens, à travers les fenêtres cloîtrées par des barres antivol métalliques de leurs maisons, dire au gouverneur qu’ils n’ont pas de nourriture ni d’eau. D’autres, les pieds dans l’eau, l’accostent et demandent plus de moyens pour sortir les familles des maisons encerclées par les eaux.
Daniel Bumba paraît presque impuissant face à l’ampleur des besoins.
Situation sur le pont Ndjili
Jusqu’à l’après-midi de ce dimanche, les véhicules n’avaient pas bougé du pont Ndjili où ils sont immobilisés depuis la veille à la suite d’un bouchon causé par l’envahissement d’une partie de la chaussée du boulevard Lumumba par les eaux de la rivière Ndjili, rapportent plusieurs sources.
Cependant, beaucoup parmi ceux qui étaient bloqués dans leurs véhicules les ont abandonnés. Ils ont marché pour rejoindre leurs domiciles, témoigne un jeune homme qui a laissé son véhicule vers Debonhomme pour rentrer à pied chez lui vers l’aéroport de Ndjili.
Il rapporte avoir vu des camions militaires aider les gens à se déplacer entre le saut-de-mouton de Debonhomme et l’arrêt abattoir.
Contacté en début de soirée par Radio Okapi, le commissaire divisionnaire adjoint Blaise Kilimbalimba, commandant provincial de la Police de Kinshasa, affirme que « les éléments de la police nationale congolaise sont à l’œuvre sur place au pont Ndjili et les travaux de dragage sont très avancés. La circulation partielle a déjà commencé. Bientôt, il y aura normalisation ».
Solutions pour les voyageurs
À la suite du débordement de la rivière Ndjili dont les eaux se déversent sur la chaussée du boulevard Lumumba, le ministère des Transports, Voies de communication et Désenclavement a invité les voyageurs dont les vols sont prévus ce dimanche soir à emprunter les navettes (par voie fluviale) de l’ONATRA pour atteindre l’aéroport international de Ndjili.
Dans un communiqué de presse publié sur son compte X, le ministère explique que les voyageurs devront prendre des canots rapides au départ de Beach Ngobila dans la commune de Gombe, à destination du port Congo Futur à Kinkole ou du port Safari Beach. Une fois arrivés à ces ports, les passagers pourront être acheminés par les bus de Transco jusqu’à l’aéroport de Ndjili.
Cependant, si ce communiqué ne donne aucune information sur le fait que ces navettes soient payantes ou gratuites, des témoins rapportent que certains passagers ont payé jusqu’à deux cents dollars américains pour prendre ces navettes et atteindre l’aéroport.